Ce matin, lors de sa présentation à la presse des projets de transports et de mobilité qui seront déployés sur la Métropole Aix-Marseille-Provence d’ici à 2025, la présidente Martine Vassal, a de nouveau défendu la création d’une ligne « métropole express » qui permettrait de connecter en peu de temps sur une voie dédiée, l’aéroport situé à Marignane et le centre de Marseille.
L’annonce de Martine Vassal faite ce matin pour la création d’un nouveau mode de transport rapide entre l’aéroport et Marseille fait suite aux déclarations de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, relayées ce matin par Le Parisien. Le gouvernement vient de trancher en faveur de la création d’une ligne « Charles de Gaulle Express » entre Roissy et Paris, là où le RER B fait déjà bien « le boulot. » Un projet que la ministre veut lancer très vite, pour une mise en service dès 2023 pour « éviter une cohabitation qui n’est pas toujours simple entre les voyageurs du quotidien et les voyageurs munis de bagages dans le RER B ». L’objectif étant d’être prêt pour les JO 2024. Comme quoi quand on veut, on peut ?
Direct « Quand aurons-nous le « métropole Express » pour l’aéroport ? Nous sommes la 2e métropole de France » @MartineVassal répond à l’annonce de @Elisabeth_Borne sur la création Charles de Gaulle Express entre Roissy et Paris #transport #métropolemobilité #marseille pic.twitter.com/BsdU1VKz1s
— made in marseille (@MadeMarseille) 6 février 2019
« C’est une très bonne nouvelle pour Paris, maintenant je suis intimement persuadée que le gouvernement va nous annoncer un « métropole express ». Je crois que la 2e ville de France mérite bien cela. » a abondé Martine Vassal.
Paris la « bien-aimée », Marseille la « mal-aimée » ?
Il faut dire que cette annonce de la Ministre a de quoi susciter les envies des élus et habitants de la région marseillaise, surtout quand on sait que le gouvernement promet depuis plusieurs années plus de 3 milliards d’euros pour faciliter le quotidien des habitants, et que cette somme n’arrive jamais.
Sur la question des financements promis par l’Etat, Martine Vassal annonce la couleur « Je vais continuer à demander à l’Etat des financements normaux. Je ne vois pas comment l’Etat peut ne pas répondre à la fois à nos sollicitations pour financer l’agenda de la mobilité (Ndlr : 3,5 milliards d’euros) et pour la création d’un établissement public. Ou alors, cela reviendra à dire que c’est un sectarisme et qu’on voudrait la mort de notre territoire ». Parce que poursuit-elle « pour relever le défi de l’attractivité et des embouteillages quotidien, le nerf de la guerre, c’est le financement’. Avant de poursuivre « Déjà, que l’Etat nous donne au moins les 150 millions d’euros promis par an, et qu’après on monte en puissance« …
Dans une lettre envoyée à Elisabeth Borne le 29 janvier dernier que nous avons pu consulter, Martine Vassal en appelle à un soutien financier important et indispensable, rappelant que l’Etat « s’était engagé à accompagner et à soutenir financièrement les grands projets structurants« . Expliquant qu’il y a une « urgence économique, sociale, environnementale » à agir et que l’engagement des partenaires locaux « tout particulièrement le conseil départemental (470 millions d’euros d’engagement) et le conseil régional, est maximal mais un tel niveau d’effort ne pourrait être soutenu sur le long terme« .
A la question, peut-on aller piocher dans d’autres budgets que celui des transports, comme les aides aux communes, pour financer les grands projets structurants du territoire, la réponse de Martine Vassal est formelle « Le budget transport est un budget cloisonné, la légende urbaine qui dit qu’on peut prendre d’un côté pour mettre de l’autre est une légende. » En résumé, il serait impossible de faire basculer les aides aux communes sur des projets de transports.
En attendant le coup de main de l’Etat, la métropole compte sur les aides du Département des Bouches du Rhône, aussi présidé par Martine Vassal, qui vient de débloquer une enveloppe de 220 millions d’euros supplémentaires, après les 300 millions alloués à divers projets (boulevard urbain sud, requalification du Jarret et du cours Lieutaud, BHNS Aix Express, voies réservées pour les cards entre Aix et Marseille avec l’aide de l’Etat, création de pôles d’échanges,…), et le soutien financier de la Région Sud, à travers notamment les aides de l’Union Européenne.
Pour l’heure, il est possible de relier l’aéroport en navettes de bus depuis Saint-Charles et Arenc, en train depuis Saint-Charles via la gare Vitrolles – aéroport, mais il vous faudra prendre une autre petite navette pour relier l’aéroport qui se trouve à 1 km de la gare, ou en voiture, moyen de transport aujourd’hui largement privilégié par les passagers.
L’hyperloop, un projet fou ?
On vous en parlait il y a quelques jours, TransPod, une entreprise canadienne qui vient de s’installer en France, travaille actuellement sur le déploiement de l’hyperloop, un tube qui permettrait de relier Marseille à Marignane, à 1 000 km/h. Une folie qui semble techniquement peu probable aujourd’hui.
Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d’Industrie Marseille Provence, appelait de ses voeux depuis le Palais de la Bourse en janvier, le lancement dès 2019 d’un projet de transport rapide entre l’aéroport et le centre-ville de Marseille, poursuivant un seul objectif : hisser la métropole au rang “des grandes places financières françaises et méditerranéennes” et permettant d’anticiper les prévisions en termes de trafic aérien, estimées à 20 millions de passagers en 2035, contre 10 millions de passagers en 2020.