TransPod, une entreprise canadienne qui vient de s’installer en France, travaille actuellement sur le déploiement de l’hyperloop, un tube qui permettrait de relier Marseille à Marignane, à 1 000 km/h. Une folie qui fait déjà beaucoup de bruit sur internet, après une dépêche de l’AFP parue hier.
La technologie de l’hyperloop repose sur la lévitation de capsules (les pods) qui glisseront à très grande vitesse dans des tubes, sous vide. Libérée du frottement de l’air qui apporte une grande résistance à la vitesse, cette technologie permet à l’hyperloop d’atteindre des records. Autour du projet, de grands partenaires industriels comme ArcelorMittal ou EDF ont décidé de se lancer dans l’aventure. Imaginé en 2013 par l’Américain Elon Musk, l’hyperloop est aujourd’hui développé par trois sociétés : Hyperloop One, Hyperloop Transportation Technologies et TransPod.
Installée dans le Limousin, la start-up canadienne Transpod voit les choses en grand, puisqu’elle va tester rapidement un tronçon de 3km, et promet les premières inaugurations dès 2030. La piste d’essai vient d’obtenir son permis de construire et les travaux devrait débuter au printemps du côté de Limoges. « La société veut pouvoir entamer des essais à grande vitesse en 2020, afin de construire un prototype – également assemblé à Limoges – en 2022 et d’obtenir une homologation européenne d’ici 2025. Pour cela, il devra disposer de 10 km de « démonstrateur » vers 2023. » expliquait Le Figaro hier.
En France, trois autres projets sont à l’étude, relier Paris au Havre et à Toulouse, ou Lyon à Saint-Etienne. A Marseille, ce projet qui semble donc à l’étude, devrait faire sourire les Marseillais et les métropolitains, en attente de transports efficaces depuis des décennies pour connecter le territoire.
Les élus locaux face à la réalité et à la problématique du financement
Il y a quelques jours, Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d’Industrie Marseille Provence, appelait de ses voeux depuis le Palais de la Bourse, le lancement dès 2019 d’un projet de transport rapide entre l’aéroport et le centre-ville de Marseille, poursuivant un seul objectif : hisser la métropole au rang « des grandes places financières françaises et méditerranéennes » et permettant d’anticiper les prévisions en termes de trafic aérien, estimées à 20 millions de passagers en 2035, contre 10 millions de passagers en 2020. Il ne pensait pas si bien dire !
A l’image d’autres capitales européennes qui ont pour la plupart toutes un métro ou un train express régional entre leur aéroport et leur centre, Marseille est reliée à son aéroport par des bus sur l’autoroute. Il existe aussi une ligne de TER, méconnue et peu empruntée entre Saint-Charles et la gare Vitrolles aéroport, gérée par la Région Sud. Problème, cette ligne qui pourrait être la solution à toutes les galères, ne finit pas sa course dans l’aéroport, mais à environ 1 km. Un système de navette les relie d’ailleurs, mais les passagers de l’aéroport continuent à privilégier les cars, la voiture voire même les taxis et VTC. Pourtant, avec un ticket à 5,20 euros en 2e classe et un trajet de 18 minutes, le TER aurait de quoi susciter l’intérêt. La fréquence quant à elle est un peu juste, avec en moyenne deux départs par heure.
Pour Martine Vassal, présidente de la Métropole et du Département, interrogée la semaine dernière sur la question d’une liaison de type « métro express » entre Saint-Charles et l’aéroport « La difficulté, c’est la problématique financière. L’Etat n’a pas abondé comme il l’avait annoncé, donc on fait comme on peut avec ce qu’on a… Et je félicite notamment Renaud Muselier qui a réussi à renégocier avec la SNCF et a pu obtenir des lignes TER qui fonctionneront mieux à l’avenir. En attendant, comme nous ne pouvons pas faire cette ligne vers l’aéroport en un claquement de doigt, nous avons travaillé avec le Préfet, nous avons mis avec le Département à disposition 60 millions d’euros pour que des voies soient réservées aux bus sur l’autoroute et financé des bus à double étage pour que justement nous puissions avoir des lignes plus fluides entre Marseille, Aix, l’aéroport. » Mais tout l’enjeu réside dans la grosse enveloppe que doit financer l’Etat sur l’Agenda de la Mobilité, et là, la Métropole attend depuis bientôt 5 ans. Cette enveloppe de l’ordre de 3 milliards d’euros devrait permettre de lancer toute une série de projets, notamment la transformation de la gare Saint-Charles.
A voir si ce projet « farfelu » de transport hyperloop pourrait être une solution rapide et efficace. Pour l’instant, Transpod ne communique ni sur le tracé, ni sur le coût…
c’est assez surréaliste que le nouvel aérogare ne prévoit pas en souterrain du rail /metro. Je trouve que ce projet est beaucoup plus structurant que le valtram (120 millions d’euros tout de meme ) 1 métro express Aubagne/ Marseille/aéroport/arbois TGv/aix serait plus approprié . on parle de voie spéciale pour le bus mais le système madrilene avec voie centrale et séparateur est assez adéquat
Qu’est-ce qui justifie autant de moyens ? Ça n’a aucun sens. 20 millions de passagers, disons 30% qui veulent aller sur Marseille même (car, il faut le rappeler à certains, il n’y a pas que Marseille dans les Bouches du Rhône), ça fait 16000 passagers par jour (soit ~800 passagers par heure). Actuellement, l’autoroute supporterait largement ce flux de personnes, je vois pas comment une ligne de train serait rentable avec un afflux aussi petit (car, même avec un train, beaucoup ne l’utiliserait pas, car encore une fois, pas tout le monde habite à proximité de St Charles). Même si une seule personne sur deux prenait le train, on serait à 400 personnes / h (avec un bus 2 étages, 80 places, c’est 5 rotations de bus par heure, soit un bus toutes les 12 minutes, c’est tout à fait tenable).
Le vrai problème de Marseille c’est sa superficie.
Le valtram en contre partie permet aux Bouches du Rhône de l’est de vivre et de ne plus être exclu de la métropole pour laquelle ils payent tant d’impôts sans aucuns services en retour. Si l’on compte de nombre de personne qui « descendent » sur Marseille par l’A50 le matin, on est très largement au dessus des 800 personnes par heure. Donc à choisir les priorités, personnellement, je n’ai aucun doute.
Il y a une voie de train qui s’arrete à 1 km la poursuivre jusqu’au bout suffirait.