Après un an de travaux, les premiers locataires commencent à investir le Cloître. Ce pôle d’entrepreneuriat social et environnemental se situe à Saint-Jérôme dans les quartiers Nord de Marseille. Nous en avons poussé les portes en avant-première.
« Ce bureau, vous pouvez le descendre en bas s’il vous plaît ? », demande Arnaud Castagnède, cofondateur du Cloître, à deux ouvriers. L’heure est aux finitions dans l’ancien monastère des Sœurs de la Visitation. Depuis un an, la bâtisse s’est refaite une beauté. L’odeur de peinture encore fraîche se fait sentir. Et si certains espaces semblent aujourd’hui assez vides, d’autres sont déjà bien garnis.
« Depuis le 7 janvier, plusieurs de nos partenaires se sont implantés comme Simplon, qui propose une formation pour 25 jeunes, Mina Kouk et son laboratoire traiteur. Le restaurant « Le jardin du Cloître » est en cours de finalisation. La Conciergerie Solidaire est en pleine phase de recrutement. On a une entreprise sociale qui forme une dizaine de télé-conseillers et de commerciaux sédentaires ainsi que les Apprentis d’Auteuil (organisme propriétaire du lieu, NDLR) qui ont pris place la semaine dernière », liste Arnaud Castagnède.
Des entreprises et un restaurant
Le Cloître est un pôle d’innovation et d’entrepreneuriat dont chacune des structures résidentes s’est engagée à proposer de la formation à destination de jeunes des quartiers prioritaires de la ville de Marseille. « Pour ce faire nous nous sommes intéressés à des entreprises des filières du digital et du numérique. C’est pourquoi Simplon s’est installé ici avec 25 jeunes dans un premier temps et d’ici deux mois 75 jeunes. La seconde filière que nous avons souhaité accompagner c’est celle de l’hôtellerie-restauration », détaille M. Castagnède.
Un organisme composé des Apprentis d’Auteuil et de particuliers, dont le chef étoilé Michel Portos, va à la fois former des jeunes aux métiers de cuisiniers et de serveurs mais aussi gérer le restaurant du Cloître. Un établissement qui sera bio, locavore et fait maison. Il doit ouvrir ses portes dans les prochaines semaines, le maître d’hôtel ainsi que le chef ont déjà été trouvés. Le restaurant, ouvert à tous, a vocation à ouvrir le Cloître au plus grand nombre pour en faire un lieux de vie.
Un écrin de verdure au cœur des quartiers Nord
Et pour se fournir, quoi de mieux qu’un potager sur place ? C’est ce qui a été pensé à travers l’implantation du Paysan Urbain, juste devant la future salle de restauration et la terrasse. Il doit permettre de fournir une partie de la marchandise de l’établissement. Là encore, six personnes ont été embauchées pour être formées et travailler sur cette exploitation. Un véritable petit îlot potager à tout juste 2 km du pôle universitaire de Saint-Jérôme.
« Ce site est prestigieux, c’est un écrin de verdure de 13,5 ha. 4000 des 6000 m² du Cloître ont été rénové à ce jour et 1,5 ha ont été mis à disposition du Paysan Urbain, pour qu’il puisse exploiter sa ferme ainsi que sa serre », se réjouit Arnaud Castagnède. Le cofondateur du lieu imagine également l’implantation d’un centre de loisir sur site.
Un projet à 3,5 millions d’euros
Le projet de rénovation a coûté 3,5 millions d’euros et a nécessité un an de travaux. 1 375 000 € ont été versés par l’Union Européenne (UE) à travers le Fonds européen de développement régionale (FEDER) géré par la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le reste a été pioché sur les fonds propres des Apprentis d’Auteuil.
Pour être viable économiquement, le Cloître s’appuie sur deux piliers : l’offre de bureaux et l’organisation événementielle. Arnaud Castagnède affirme que les bureaux affichent déjà complet et démarche déjà pour l’organisation de séminaires ou de conférences dans la salle de 250 places disponible à la location. « Question finance, nous tablons sur 60% location de bureau, 40% organisation d’événements ». L’inauguration officielle aura lieu d’ici quelques semaines, le temps d’installer le gazon au cœur du Cloître et le restaurant.