Le Cours Saint-Thomas D’Aquin, au 23 de la rue Dieudé dans le 6e arrondissement de Marseille, retrouve vie du 10 juin au 10 octobre prochain. Cet ancien établissement scolaire fermé en 2012 accueille pendant la saison estivale la résidence/exposition éphémère « Aux Tableaux ! » de l’association Juxtapoz.
« Notre volonté est de proposer un événement d’envergure avec des artistes de renommée, ce qui n’a jamais été fait jusqu’à présent à Marseille », explique Karine Terlizzi, l’une des trois fondatrices du projet. Avec Alexandre d’Alessio et Charlotte Pelouse, ils ont imaginé cet événement qui fait écho aux « musées » éphémères de Street-Art des Tours 13 et Pleyel de Paris. Avec pour credo, l’envie de montrer qu’il n’y a pas que dans la capitale qu’il se passe des choses.
L’école comme décor et comme sujet
Quatre mois de préparation en résidence artistique ont été nécessaires aux 40 artistes venus du monde entier qui ont planché sur ce projet. Le tiers d’entre eux est d’ailleurs marseillais, mais pas la totalité. Une volonté d’Alexandre d’Alessio, le directeur artistique, qui ne souhaitait pas fermer la porte à des artistes talentueux non originaires de Marseille. C’est lui qui les a sélectionnés en fonction de leurs univers et du caractère particulier du lieu d’accueil. L’école, en tant qu’institution, est d’ailleurs bel et bien le sujet de l’exposition.
À travers leurs œuvres, c’est un petit morceau de leur histoire scolaire que chacun des artistes livre au public. Et aucun ne l’exprime de la même manière, tant par le matériel utilisé (pinceaux, bombes, craies, crayons, collages, pochoirs, installations, sculptures, photographies, gravures…), que par l’expérience ou le souvenir raconté. Chacun a eu droit à sa parcelle de « feuille blanche » pour s’exprimer, des salles de classe au préau en passant par les cages d’escalier. Un ensemble cohérent qui permet aux visiteurs de se replonger dans l’univers et les émotions de la maternelle puis du primaire pour terminer au lycée.
Un lieu chargé d’histoire
Les trois fondateurs l’avouent : ils ne s’attendaient pas à un tel lieu pour leur projet. Ils cherchaient, à l’image des espaces où se sont déroulés les événements parisiens, un endroit désaffecté voué à la réhabilitation ou la démolition. C’est le cours Saint-Thomas d’Aquin qu’ils ont trouvé, un ensemble scolaire catholique où, jusqu’en 2012, plus de 600 élèves de la maternelle au lycée étaient inscrits. Locaux plus aux normes et travaux trop coûteux ont eu raison de cet établissement après 108 années d’ouverture. La bastide en a vu passer des élèves, d’autant plus qu’avant d’être une école, c’était un pensionnat pour jeunes filles.
Sa construction remonte à la fin du 17e siècle par Pierre Puget, célèbre sculpteur, dessinateur, peintre et architecte marseillais qui a donné son nom au cours près du Palais de Justice. Le bâtiment a même été classé monument historique en 2013, après un projet de démolition pour y bâtir un ensemble immobilier. Aucune idée de ce que l’établissement va toutefois devenir une fois l’exposition terminée. Quant aux œuvres, ce qui ne pourra être récupéré demeurera entre les murs qui, eux, garderont les stigmates de l’événement aussi longtemps qu’ils resteront debout.
Informations pratiques
Ancienne école Saint-Thomas d’Aquin
23 rue Dieudé – 13006 Marseille
Du 10/06/2015 au 10/10/2015
Mercredi de 13h à 20h
Vendredi, samedi et dimanche de 11h à 20h
Par Agathe Perrier