Suite au drame de Noailles et l’effondrement de deux immeubles, Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence, a annoncé ce mercredi 28 novembre une stratégie contre l’habitat indigne et insalubre, portée par un budget de 600 millions d’euros.
Ce mercredi 28 novembre, plus de trois semaines après le drame de l’effondrement de deux immeubles dans le quartier de Noailles, Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence, a annoncé une « stratégie territoriale de lutte contre l’habitat indigne et délabré ».
600 millions d’euros sont prévus pour ce qu’elle précise être « une stratégie et non un plan […] des mesures pour qu’on ne se retrouve plus jamais dans cette situation ». Si elle prétend s’attaquer ainsi à l’habitat indigne, elle ne manque pas de prôner également un retour à l’ordre contre les propriétaires peu scrupuleux, « des voyous qui profitent de la misère humaine ».
Suite au drame de la rue d’Aubagne à #Marseille, Martine Vassal annonce une « stratégie territoriale de lutte contre l’ #HabitatIndigne et dégradé » pour un budget total de 600 millions € répartis entre l’État, et les collectivités. pic.twitter.com/Oc1kzjlxiA
— made in marseille (@MadeMarseille) 28 novembre 2018
600 millions d’euros
La présidente métropolitaine et départementale avance une mobilisation de 600 millions d’euros pour mettre en œuvre sa stratégie. Une somme « mobilisée par la Métropole et ses partenaires publics », précise-t-elle. À savoir, les collectivités locales concernées, et l’État, dont elle attend qu’il prenne en charge plus du tiers de ce budget : 229 millions d’euros. Ce que confirmera, ou non, Julien Denormandie, ministre du Logement et de la Ville, lors de son déplacement spécial sur la question de l’habitat indigne à Marseille ce jeudi 29 novembre. « la répartition du reste entre les collectivités est encore en discussion », ajoute Martine Vassal.
Financièrement, des aides sont prévues à destination des propriétaires pour la rénovation. Provence Éco Rénov, dispositif départemental, proposera désormais 6 000 euros d’aides à la rénovation contre les 3 000 actuels, en revoyant à la hausse le plafond de ressources pour être éligible. Le Département augmente également son aide à l’acquisition dans l’ancien, passant de 3 000 à 6 000 euros.
« On incitait, on encourageait… Maintenant on va imposer »
« Propriétaires voyous », « marchands de sommeil », « profiter de la misère », Martine Vassal a employé des termes directs pour qualifier des propriétaires qu’elle juge en partie responsables de la situation de l’habitat insalubre à Marseille.
Elle annonce vouloir traiter leurs cas avec plus de sévérité : « Dès lors que les propriétaires ne saisiront pas les aides à leur disposition pour mener immédiatement des travaux de rénovation pérenne, la Métropole engagera des procédures de Déclaration d’Utilité Publique (DUP) ». Il s’agit d’opérations d’expropriation et de restauration immobilière sur les immeubles les plus dégradés. 38 procédures de ce genre sont déjà enclenchées, dont 16 sont « déjà sur le bureau du préfet, les autres le seront en décembre ».
Martine Vassal compte accélérer ces procédures et donc l’efficacité des services d’expertise. Outre le suivi prioritaire de ces dossiers, la métropole devrait financer « en partie », aux côtés de la mairie de Marseille, l’intervention des experts d’État, ingénieurs du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment.
La Métropole Aix-Marseille Provence compte également doubler les équipes intervenant sur la problématique de l’habitat indigne et insalubre, créer une délégation spéciale sur le sujet sous la direction de Xavier Méry, adjoint au maire de Marseille à l’Intégration et lutte contre l’exclusion, et conseiller métropolitain. Enfin, un « espace d’accompagnement habitat », guichet unique pour les propriétaires et locataires regroupant les services de la Métropole, du Département, du Médiateur de l’habitat, et des associations et établissements de l’habitat.
