Le mouvement« Pour une Métropole des citoyens » vient de voir le jour. Cette association, présidée par Jean-Pierre Serrus, ex-vice président en charge de la mobilité à la métropole, se dit proche de la République En Marche (LREM) et milite pour une fusion rapide entre métropole et département.

Suite à la démission de Jean-Claude Gaudin (LR), l’élection de Martine Vassal (LR) à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence en septembre dernier avait entrainé vers la sortie de Jean-Pierre Serrus, jusqu’alors vice-président en charge des questions de mobilité et de transports. Un des dossiers sensibles sur le territoire. Ce proche de Bruno Le Maire et du gouvernement, également maire de la Roque d’Anthéron avait été battu par Christian Burle, maire de Peynier. Il lui aura fallu moins de deux mois pour lancer son propre mouvement et son association à tendance macroniste baptisé « Métropole des citoyens, pour les citoyens »

Parmi les 16 membres fondateurs de son nouveau mouvement, on retrouve de nombreux élus LREM comme les députés marseillais Saïd Ahamada et Cathy Racon-Bouzonou l’aixoise Anne-Laurence Petel. Fidèle au concept des « Marcheurs », le mouvement peut également compter sur l’appui de personnes issues de la société civile plus ou moins connues. Citons notamment l’ex-président de la CCI Marseille Provence Jacques Pfister, le doyen de la faculté de droit et sciences politiques Jean-Philippe Agresti ou encore la productrice Sabrina Roubache. Mais aussi Pascal Chamassian, candidat LREM malheureux des dernières élections législatives à Marseille et Violaine Richard, ex cadre d’Euroméditerranée.

, Un mouvement participatif pour une métropole « En Marche » en 2020 ?, Made in Marseille
Saïd Ahamada (LREM) est membre de l’association

Pour une fusion rapide du département et de la métropole

Au premier rang de leurs axes de travail, on trouve la fusion entre métropole et département. En effet, Jean-Pierre Serrus dénonce « un manque de lisibilité » et « un système de gestion lourd et peu efficace » des institutions en place. Les adhérents militent pour la création d’une nouvelle institution dotée des compétences du conseil départemental et de la métropole. Ils se disent également favorables à une suppression des conseils de territoire (ex MPM, Pays d’Aix, Pays d’Aubagne, etc). Héritées des anciennes intercommunalités, ces institutions n’ont plus lieu d’être aujourd’hui à leurs yeux.

En vue de l’établissement de la nouvelle métropole, les membres de « Pour une Métropole des citoyens » demandent « une aide substantielle de l’Etat » afin « d’accélérer la réussite du territoire ».

, Un mouvement participatif pour une métropole « En Marche » en 2020 ?, Made in Marseille

La fusion des deux institutions est déjà en marche, rien de nouveau (et sans jeu de mots). La majorité métropolitaine actuelle travaille déjà sur ce sujet avec le Préfet. En revanche, «Métropole des citoyens, pour les citoyens » se distingue sur d’autres aspects. L’association qui se dit « en cohérence avec le projet de transformation de la majorité présidentielle » préconise une diminution du nombre de conseillers métropolitains. Elle prône pour une gouvernance en plus petit nombre avec une assemblée de 121 à 151 membres élus au suffrage universel direct. Elle met également en avant « la séparation des exécutifs municipaux et métropolitains par application de la règle du non cumul des mandats ». Aujourd’hui, tous les maires siègent à la métropole.

Des maires « écartés » dans une « Conférence métropolitaine des maires »

Pour autant les élus locaux auront leur mot à dire. En effet, dans le communiqué transmis par  « Métropole des citoyens, pour les citoyens », il est fait état de la constitution « d’une instance consultative du type de la Conférence métropolitaine des maires ». Les Maires de toutes les communes du périmètre de la nouvelle institution y siégeraient et auraient la possibilité de faire remonter leur doléances via cette assemblée.

A ce jour, le département des Bouches du Rhône et la métropole Aix Marseille Provence totalisent 298 élus (240 pour la métropole et 58 pour le département). Comparativement aux deux autres grandes métropoles françaises de Paris et Lyon, le territoire provençal compte plus de conseillers (voir tableau ci-dessous).

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Côté Métropole, la majorité en place se dit favorable à la fusion des deux institutions et à l’élection des membres au suffrage universel direct. En revanche, la diminution du nombre de conseillers et l’éviction des maires et de leurs élus du conseil métropolitain fait grincer des dents. Michel Roux (UDI), vice-président délégué au projet métropolitain et 1er adjoint au maire de Salon-de-Provence, craint que cela « ne déconnecte l’élu de son territoire ». Il est pour l’instauration de circonscriptions sur le modèle des cantons, comme pour les élections départementales, pour que « les élus puissent défendre leurs territoires ». « Ok, pour limiter le mille-feuille administratif, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de la proximité », lance M. Roux qui souhaite voir une assemblée composée de 200 à 250 membres.

« La Métropole pour les nuls »

Au-delà des considérations de fonctionnement politique, les membres de « Pour une Métropole des citoyens » entendent sensibiliser les habitants du territoire à la question métropolitaine. Sabrina Roubache fait partie des membres fondateurs du mouvement et a été séduite par l’idée de faire « une métropole pour les nuls ». « Je veux que tout le monde comprenne l’importance de cette institution dans notre quotidien », poursuit-elle. Cela passera par une « sensibilisation de chaque instant via les réseaux associatifs, les réseaux d’entrepreneurs, etc ». La productrice à qui l’on doit la série « Marseille » de Netflix, mise sur la « démocratisation » du rôle de l’institution, pour que chacun soit en mesure de comprendre ses missions et adhérer au projet.

Selon elle, ce mouvement est « issu de la société civile qui fait appel à l’intelligence collective ». Un mouvement citoyen donc, mais aussi porté par de nombreux élus locaux, qui reprend les codes des prémisses d’En Marche, à l’époque où Emmanuel Macron lançait son mouvement, alors qu’il n’était pas encore candidat pour devenir président de la République…

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Sabrina Roubache, productrice

La liste des membres fondateurs

Jean-Philippe AGRESTI, Doyen, Faculté de Droit et de Science politique, Aix-Marseille Université.
Saïd AHAMADA, Député des Bouches-du-Rhône.
Eric AMMAR, Président de Sociétés, Vice-président de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Sylvie BRUNET, Professeure, membre du Conseil Economique et Social, Vice-présidente de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Pascal CHAMASSIAN, Cadre supérieur d’Entreprise, Vice-président de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Cécile DELEUZE-SERRUS, Cheffe d’entreprise.
Bertrand MAS-FRAISSINET, Médecin.
Christophe MASSE, Conseiller Départemental des Bouches-du-Rhône, Vice-président de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Anne-Laurence PETEL, Députée des Bouches-du-Rhône, Vice-présidente de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Jacques PFISTER, Président de société, membre du Conseil Economique et Social, Premier Vice-président de l’association.
Cathy RACON-BOUZON, Députée des Bouches-du-Rhône.
Franck RECOING, Dirigeant d’entreprise, Vice-président de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Violaine RICHARD, Consultante en Stratégie, Vice-présidente de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Sabrina ROUBACHE, productrice.
Jean-Pierre SERRUS, Maire de LA ROQUE D’ANTHERON, Président de l’association « Pour une Métropole des Citoyens ».
Jean-Marc ZULESI, Député des Bouches-du-Rhône.

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