Le jardin des vestiges, qui abrite les vestiges archéologiques de Marseille, va être restauré, préservé et mis en valeur. Un escalier monumental en marbre permettra l’accès depuis la rue Barbusse. 2,5 millions d’euros seront consacrés à ce chantier qui devrait aboutir en moins d’un an.
Les premières pierres de Marseille furent posées ici au VIe siècle avant Jésus-Christ. On y trouve le port antique, les premiers édifices, et le pavement de la plus vieille rue de France. « On nous parle beaucoup du Mucem, mais le musée d’Histoire de Marseille est remarquable », lance Jean-Claude Gaudin. Le Jardin des vestiges fait partie du musée par lequel il faut passer pour y accéder.
Mais cela devrait changer d’ici un an avec l’ouverture prévue sur la rue Barbusse par un escalier monumental en marbre dans le prolongement de la voie antique. Les vestiges deviendraient alors « la première salle du musée d’Histoire », s’enchante l’adjoint au maire au patrimoine, André Malrait, qui a porté le projet, et l’a suivi en tant qu’architecte depuis la découverte des vestiges en 1967.
🏛 Lancement des travaux de mise en valeur du jardin de vestiges qui abrite le port antique de #Marseille. Première pierre de l’escalier monumental en marbre qui permettra d’y accéder depuis la rue Barbusse. pic.twitter.com/HJDZgDMjn0
— made in marseille (@MadeMarseille) 25 septembre 2018
2,5 millions d’euros pour la valorisation des vestiges et l’ouverture sur la rue Barbusse
« Vous faites ça dans moins d’un an ! », avertit Jean-Claude Gaudin à l’attention de l’architecte en charge du projet, Corrado de Giuli Morghen de l’agence Fabrica traceorum. L’aboutissement des travaux est prévu avant la fin 2019. Mais il est vrai que l’ouverture sur la rue Barbusse avec billetterie, ascenseur, et escaliers, a déjà été inaugurée en 2009 et coûté 600 000 euros, pour être finalement délaissée rapidement, l’équipement n’ayant apparemment pas satisfait.
Le chantier concerne donc cette entrée existante et la valorisation et préservation des vestiges. Il coûtera en tout 2 475 000 euros. Le Département des Bouches-du-Rhône les financera à hauteur de 1,1 millions d’euros, suivi par la Ville de Marseille avec 506 000 euros, et l’État qui investit 454 000 euros.
« Recréer l’accès historique par la ville »
Jean-Claude Gaudin et son adjoint au patrimoine, André Malrait, ont découvert la première marche de l’escalier monumental en marbre qui reliera le jardin des vestiges à la rue Barbusse dans le prolongement de la voie antique. « Nous recréons l’accès historique par la ville », se réjouit André Malrait. Il annonce d’ailleurs la requalification prochaine des rues sur le tracé historique allant des vestiges antiques jusqu’à l’Église Saint-Laurent.
L’entrée créée en 2010 sera reprise avec la construction d’une nouvelle tour, de l’autre côté de l’escalier, en face de celle existante, pour accueillir un ascenseur.
Valoriser, restaurer et préserver les vestiges
Architecte du patrimoine, paysagiste, Corrado de Giuli Morghen est un habitué de ce type de projet. La double compétence « monuments et jardins » lui a permis de réaliser le jardin zoologique du parc Lonchamp, ou les jardins du château de Fonscolombe à Aix-en-Provence.
« Il s’agira de créer une scénographie par un travail paysager et de lumières, en faisant très attention à préserver les vestiges », explique-t-il. Il a pour cela intégré dans son équipe l’archéologue Henri Tréziny, qui travaille sur les vestiges antiques depuis leur découverte en 1967.
Les pierres des édifices comme celles du port antique seront nettoyées, dessalées, et protégées, comme celles de la voie antique qui relie le port à l’escalier.
Des arbres et de la végétation offriront des espaces ombragés et mettront en valeur le parcours du public. Un « jardin d’ombre » sera créé avec des rangées de cyprès sur les hauteurs des vestiges, de part et d’autre de l’escalier, et symboliseront les premiers remparts de la ville antique. Le tout sera mis en valeur par un jeu de lumière.