Cinq objets ayant appartenu à Marcel Pagnol, dont des tapuscrits annotés par l’auteur lui-même, ainsi que 10 œuvres réalisées par un collectif d’artistes autour du plus célèbre écrivain et cinéaste provençal vont être mis aux enchères le 8 octobre prochain. Objectif : récolter des fonds pour restaurer une dizaine de films de Pagnol afin de pouvoir les reprojeter au cinéma.
Les pièces maîtresses de cette vente aux enchères d’objets ayant appartenu à Marcel Pagnol sont deux plumes sergent major qui ont appartenu à l’auteur qui ont été et retrouvées dans son bureau. Deux exemplaires qui font partie d’une collection de 18 plumes, dont quatre sont réservées à la famille Pagnol et le reste gardé précieusement dans l’espoir d’être un jour exposé.
« Il y aura également à la vente aux enchères un tapuscrit (texte original tapé à la machine, ndlr) de « Manon des sources » (1952) annoté par Marcel Pagnol sur la page de garde et sur la couverture, ainsi qu’un tapuscrit de « Marius » (1931) et un autre de « César » (1936) corrigés de la main de Pagnol », met en avant Nicolas Pagnol, petit-fils de l’écrivain à l’origine de la vente aux enchères. Le tout sera complété d’œuvres d’art créées par un collectif d’artistes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont Jacques Renoir pour ne citer que lui, autour de l’œuvre de Pagnol.
La vente aux enchères aura lieu le 8 octobre 2018 à l’Intercontinental Hôtel Dieu au cours d’une soirée de gala. L’occasion pour Nicolas Pagnol et sa famille de présenter officiellement le Fonds de dotation Marcel Pagnol, créé il y a quatre ans, qui se compose de nombreux autres objets ayant appartenu à l’écrivain. Les recettes de la vente aux enchères seront d’ailleurs reversées à ce Fonds dans l’optique de restaurer des films de Marcel Pagnol et, dans le futur, créer un musée dédié à sa vie et à son œuvre.
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Restaurer les films de Pagnol pour les projeter au cinéma
Le Fonds de dotation Marcel Pagnol dispose de 24 films de l’auteur, dont 12 ont déjà été restaurés sur les fonds propres de la famille ou grâce à des fondations américaines et monégasques. Les deux derniers films restaurés, « Angèle » (1934) et « Regain » (1937), ont aussi bénéficié du soutien de la région Sud et du département des Bouches-du-Rhône pour la première fois. Ils devraient être terminés pour la fin du mois de septembre.
« Ce que nous voulons faire est une restauration patrimoniale des films, à savoir créer un nouveau négatif pour que le film soit sécurisé au maximum dans le temps. Cela coûte entre 150 000€ et 200 000€ en fonction du film et des problématiques rencontrées lors de la procédure », explique Nicolas Pagnol. La restauration consiste à remettre en état le négatif d’origine, ou du moins sa meilleure source d’origine. Ce dernier est scanné en très haute définition image par image et deux nouveaux négatifs sont créés : un pour l’image et l’autre pour le son. « Cela permet d’avoir un film avec une qualité suffisante pour le projeter de nouveau au cinéma ! Ce que nous faisons d’ailleurs déjà avec les premiers films restaurés. Sans restauration, c’est impossible ».
Une projection de la trilogie « Marius », « Fanny » (1932) et « César » avait par exemple été organisée sur l’esplanade Bargemon, près de l’Hôtel de Ville, à Marseille en 2015. D’autres ont régulièrement lieu, que ce soit en France comme à l’étranger. « À Lisbonne, on vient de projeter « La femme du boulanger » (1938) et « La fille du puisatier » (1940). Ça a d’ailleurs donné l’envie au producteur portugais Paulo Branco de consacrer une rétrospective à Marcel Pagnol maintenant que ses films sont de nouveau accessibles grâce à la restauration. Cette procédure permet aux films de retrouver leur public », souligne Nicolas Pagnol.
Aller plus loin avec un musée dédié à Pagnol
Dans le futur, Nicolas Pagnol et le Fonds de dotation consacré à son grand-père souhaitent voir émerger un musée complet dédié à l’œuvre de Marcel Pagnol. Mais aussi à sa vie personnelle. « Mon grand-père a toujours été très pudique sur sa vie alors qu’elle était extraordinaire. Le public serait très surpris et découvrirait beaucoup de choses qu’il ne connaît pas ».
En plus d’une exposition permanente sur Marcel Pagnol, son petit-fils imagine des expositions temporaires consacrées à d’autres artistes, jeunes ou aguerris, vivants ou décédés. « L’idée est de faire du musée un vrai lieu culturel où découvrir théâtre, cinéma, littérature… Je ne veux pas en faire un « petit » musée, mais un lieu de vie, d’échanges et de présentation d’artistes », précise Nicolas Pagnol.
Quant au lieu, il reste à déterminer. Marseille ? Aubagne ? D’après Nicolas Pagnol, les deux municipalités sont intéressées, mais reste encore de nombreux détails à peaufiner avant que le musée voie le jour, et notamment la question du financement.
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Par Agathe Perrier
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