Dans une petite ruelle du Cours Julien à Marseille (6e), High society, une boutique de produits à base de chanvre vient d’ouvrir ses portes. À l’intérieur huile, baume, café, qui contiennent du cannabidiol, aussi connu sous le nom « CBD », une des molécules du cannabis aux effets relaxants et des vertus thérapeutiques. Une deuxième boutique à Aix et un site internet devraient suivre dans la foulée.

Depuis le 9 juillet 2018, Mao Aoust et Christophe Chiriazi gèrent la boutique High Society au numéro 5bis de la rue Bussy l’Indien (6e). Un projet qu’ils ont peaufiné pendant presqu’un an. « On y vend de la fleur de chanvre et des dérivés du chanvre pour démocratiser et dédiaboliser la plante », explique Mao Aoust.

Des huiles, censées avoir des vertus médicales et thérapeutiques, des baumes, des e-liquide à utiliser dans les cigarettes électroniques, du café de chanvre sans CBD… Les produits sont importés de Suisse auprès de fournisseurs qui leur garantissent que leur contenance en CBD et THC (Tétrahydrocannabinol), autre molécule présente dans le cannabis aux propriétés psychoactives, sont conformes à la réglementation.

Après cette première boutique au Cours Julien, Mao Aoust et Christophe Chiriazi vont ouvrir un deuxième établissement, cette fois à Aix-en-Provence. L’ouverture est prévue pour dans quelques jours. Leur site internet devrait rapidement suivre.

, High society, une boutique de produits au chanvre s’installe au Cours Julien, Made in Marseille
Les produits vendus chez High Society au Cours Julien

, High society, une boutique de produits au chanvre s’installe au Cours Julien, Made in Marseille

Une vente autorisée par la loi

Si le cannabis (graines, tiges, fleurs et feuilles) et sa résine (haschich) sont interdits, certains principes actifs de la plante sont autorisés. C’est notamment le cas du CBD à condition que celui-ci soit extrait de plants de chanvre dont la teneur en THC est inférieure à 0,2%. Renaud Colson, juriste et maître de conférences à l’université de Nantes et chercheur à l’Institut universitaire sur les dépendances de Montréal (Canada), a découvert ce paradoxe dans le code de la santé publique et a publié un article sur ce sujet en avril 2018, comme l’avait révélé Libération.

Depuis, de nombreux établissements ont ouvert leurs portes partout en France comme à Paris, Bordeaux, Caen, Dijon, Brest… Certains ont d’ailleurs dû baisser le rideau assez rapidement à la suite de perquisitions où les produits ont réagi positivement à un test de THC. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, se positionne contre l’ouverture de ces boutiques et a averti en juin dernier que ses services allaient clarifier ce qu’elle considère comme une « zone grise du droit ».

Une situation qui n’inquiète pas spécialement Mao Aoust et Christophe Chiriazi qui assurent que leurs produits respectent la réglementation. Ils sont également confiants dans l’avenir et dans une évolution de la loi française en faveur de la vente de produits à base de CBD.

Par Agathe Perrier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

NEWSLETTER

Recevez le meilleur de l'actualité de la semaine gratuitement !