Comme à Lanzarote ou au Mexique, Marseille devrait bientôt avoir son propre musée sous-marin, du côté de la plage des Catalans à une centaine de mètres plus au large. Un projet longtemps retardé, qui vient de s’accélérer avec une autorisation de la Préfecture.
Le musée subaquatique de l’anse des Catalans à Marseille avait reçu un avis favorable suite à l’enquête publique réalisée entre mai et juin 2018. Fin novembre, l’association des « Amis du musée subaquatique de Marseille » vient de recevoir une concession d’utilisation d’une partie du domaine maritime pour y installer son musée pour une durée de 15 ans. Objectif : en faire le premier musée subaquatique de Méditerranée en Europe.
Le @Prefet13 accorde une concession de 15 ans sur le domaine public maritime en vue de la création d’un « musée subaquatique » aux Catalans. N’importe quoi. Là, ça va beaucoup plus vite que prendre des arrêtés préfectoraux d’insalubrité. #Marseille pic.twitter.com/TzMxvnNUf1
— David Coquille (@DavidLaMars) 30 novembre 2018
Un contexte compliqué pour le musée subaquatique de Marseille
Le projet de musée subaquatique de Méditerranée était initialement prévu pour le printemps 2017 dans l’anse des Catalans. Une date reportée en raison de démarches administratives plus longues que prévues et de problèmes de sécurité dans la première ébauche du projet. S’il voit le jour, le projet final consisterait en l’immersion à cinq mètres de profondeur de 10 statues d’environ deux mètres de haut, à 100 mètres de la plage des Catalans. Elles seraient accessibles librement et gratuitement, mais seulement à la nage.
La nécessité d’un « protocole de sécurité »
C’est justement le libre accès du musée qui posait problème à la Préfecture. D’après les estimations, entre 200 et 300 visiteurs palmés par jour fréquenteraient le site pendant la haute saison. « La visite du musée s’adresse à des nageurs et des plongeurs aguerris ou encadrés par un moniteur », précisait le rapport de l’enquête publique, en raison de la profondeur d’immersion du musée.
Se posait alors la question des personnes non aguerries qui souhaiteraient découvrir le site. Le commissaire enquêteur alertait sur un « risque de situations de péril » en cas de houle ou en dehors des horaires de surveillance de la plage. Il exigeait ainsi avant d’accorder toute concession à l’association, la création d’un « véritable protocole de sécurité » et la mise en place de mesures. Parmi elles « pérenniser la présence d’au moins un marin-pompier sur le ponton » et prévoir une alerte sonore et lumineuse.
À la recherche d’un nouvel artiste
Dans le projet initial, c’était l’artiste anglais Jason DeCaires Taylor, spécialisé dans la création de sculptures sous-marines, qui devait réaliser les 10 statues. Le musée subaquatique de Marseille n’aurait d’ailleurs pas été sa première réalisation du genre puisqu’on lui doit le musée subaquatique d’art de Cancun (Mexique) ou le Museo Atlántico de Lanzarote (archipel des Canaries).
Dans chacun de ces sites, les différentes statues sont placées de sorte à reproduire des scènes du quotidien ou liées à l’actualité : un homme qui prend une photographie, un couple sans visage qui se prend en selfie, un homme devant sa télévision… Des œuvres qui ont pour but d’être « un rappel brutal de la responsabilité collective de notre communauté mondiale ». Et qui servent aussi de récif artificiel et de jardin botanique sous-marin. Le musée de Cancun a par exemple enregistré une augmentation de sa population de coraux, de poissons, d’algues, de crustacés ou encore de mollusques.
Toutefois, suite au retard du musée marseillais, l’artiste anglais s’est retiré du projet. Depuis, l’association des amis du musée subaquatique de Marseille, porteuse du projet, recherche un autre artiste. Aucun nom n’a pour le moment été dévoilé.
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Par Agathe Perrier