À Marseille, l’ancienne caserne des Marins-Pompiers de l’impasse Albarel-Malavasi (15e) s’apprête à devenir le « Village Mirabeau », un complexe de services et d’appartements du T2 au T3. Plus qu’une simple opération immobilière, le projet d’aménagement devrait redonner vie à ce spécimen de patrimoine marseillais d’exception, désaffecté depuis 2004.
Une ancienne caserne riche d’âme et d’histoire
La caserne Mirabeau a été bâtie en 1942 au cœur du quartier Consolat. Elle a accueilli la 5e Compagnie des Marins-Pompiers de Marseille jusqu’en 2004, date à laquelle la caserne est fermée et le bataillon prend ses nouveaux quartiers dans la caserne de Saumaty, à l’Estaque.
Le lieu, qui compte trois bâtiments sur une surface de 10 000 m², a été investi ensuite par des compagnies théâtrales et musicales, au sein du collectif « Kazimir : K17 ». Il souhaitait alors utiliser l’espace pour ses activités culturelles. De nombreuses offres de rachat ont été proposées à l’État, qui devait décider en 2008 quel projet l’emporterait.
En 2015, le Plan Local d’Urbanisme (PLU) préconisait un projet urbain qui réhabiliterait la caserne, tout en préservant ses qualités historiques et architecturales. « Dans le cadre d’une opération d’ensemble, le plan de la composition devra être respecté (espace central, plan en U) ainsi que l’ordonnancement des façades. Le pavillon d’entrée devra être préservé ».
Contre toute attente, en 2017, le site était toujours inexploité et le « Vide-Grenier du Littoral du Port » s’y tenait comme il le faisait annuellement, avec ses 75 exposants.
Un futur quartier conçu dans un esprit « Village »
Finalement, la caserne a été rachetée et va être transformée d’ici l’été 2019 en quartier résidentiel. Il s’agit d’un projet né de l’ambition de deux partenaires, Julien-Alexandre Courchet et Pascal Roll, co-gérants de la société immobilière Bon Abri. Ensemble, ils ont racheté ce patrimoine marseillais pour réhabiliter entièrement les trois bâtiments en un quartier alliant logements et services. Un investissement qui leur aurait coûté 7 millions d’euros.
Le projet Village Mirabeau entend conserver l’histoire et l’âme de la caserne. Les bâtiments vont donc être rénovés dans le respect des façades existantes et des pierres apparentes, et les appartements ont été dessinés dans les volumes existants selon les normes actuelles. Ces logements devraient donc plaire aux amateurs de hauteur sous-plafond.
Un projet au service des habitants
Le deuxième objectif de la rénovation est d’en faire un village doté de tous les services nécessaires à la vie de ses habitants. En tout, 56 appartements du T2 au T3 sont proposés à la vente. La résidence promet d’être sécurisée et d’être un lieu agréable à vivre. Un parc de plus de deux hectares et une vue sur la mer attendent les futurs habitants. Quant aux déplacements, l’ancienne caserne se trouve à seulement cinq minutes en voiture du Vieux-Port et dispose d’un accès rapide aux autoroutes A7 et A55.
Le Village Mirabeau a aussi pris en compte les besoins de déplacements et stationnement, d’accès aux soins, aux commerces ainsi que celui de la garde d’enfants. Pour cela, le futur quartier prévoit un parking collectif sécurisé, une maison médicale et une pharmacie, une boulangerie, une boucherie et une crèche de 62 places. Un dernier service qui sera sans doute le bienvenu, compte-tenu de la difficulté que connaissent actuellement les parents des minots marseillais.
Saviez-vous pourquoi l’impasse « Albarel-Malavasi » porte-t-elle ce nom ?
Le 18 août 1979, un mistral très violent soufflait en Provence. Huit départs de feu sont recensés dans les Bouches-du-Rhône et détruisent plus de 2 000 hectares de végétation. Un des huit départs de feu est déclaré dans la calanque de Morgiou. La force des flammes oblige les marins pompiers présents à se replier, mais une saute de feu isole trois hommes. L’un d’entre eux sera retrouvé, mais les quartiers-maîtres Michel Albarel et Jean-Pierre Malavasi ne rejoindront jamais le fourgon. Aujourd’hui, l’impasse Albarel-Malavasi, ainsi qu’une stèle sur le chemin de Morgiou, saluent leur mémoire.