Marc Péron a présenté mercredi matin à la Maison de la vie associative de Martigues la programmation de la 30e et dernière édition du Festival de Martigues qui se tiendra du 21 au 28 juillet 2018. Une ultime affiche haute en nouveautés et en émotions mêlée à une amertume inapaisable d’un clap de fin crève-cœur.
31 ans après son grand début, le 4 août 1989, le Festival de Martigues tire cette année sa révérence. Face aux journalistes, Marc Péron, Président du Festival, présentait mercredi matin au cœur de la Maison de la vie associative de Martigues la programmation pour la Der des Der qui se tiendra du 21 au 28 juillet prochain. Et comme à son habitude, et pour un ultime show du haut du gratin mondial de la musique et de la danse, représenté par plus d’une dizaine de nationalités différentes, Martigues accueillera le monde dans un cadre idyllique : le canal Saint Sébastien.
Un plein de nouveauté pour une clôture en beauté
A commencer par les Moines de Shaolin qui lanceront, le dimanche 22 juillet, les festivités sur cette scène mythique du Festival. Une entrée en matière pour clôturer trente éditions de bons et loyaux services qui s’annonce d’ores et déjà grandiose puisqu’elle sera précédée, en première partie, d’un concert de l’orchestre Régional Avignon Provence qui interprétera les musiques composées et chantées par l’un des pionniers de la fête martégale Guy Bonnet. Une grande première pour les festivaliers. Et ce ne sera pas la seule !
Le 25 juillet à 21 heures, le Théâtre va se draper aux couleurs de trois groupes emblématiques de la scène marseillaise. Polifonic System, Quartiers Nord, Massilia Sound System, vont s’enchaîner tour à tour dans un show de trois heures qui enflammera le Théâtre de la Venise provençale.
Les habitués aussi au rendez-vous
Et si les petites nouveautés viendront parsemer d’étoiles les yeux des Martégaux, les artistes habitués du Festival seront aussi de la partie. A l’instar du Gran Ballet Argentino de Miguel Angel Tapia qui viendra, après six apparitions sur la scène du canal Saint-Sébastien, clôturer définitivement le Festival de Martigues dans une partition tout en sensualité où s’entremêleront danse, musique et jeu théâtral. Dans un style plus dynamique, le groupe Ubuhle be Afrika, traduit littéralement par « la Beauté de l’Afrique », reviendra après deux ans d’absence de leur Afrique du sud natale offrir aux spectateurs un moment dynamique et joyeux autour de leurs chants et danses traditionnels Xhosa et Zoulou.
Le Festival investit les rues de Martigues
La fête sera au rendez-vous dans les tribunes du Théâtre. Mais elle sera aussi de mise dans les rues de Martigues où plusieurs ateliers et autres stages seront proposés aux visiteurs pour tous les âges et pour tous les sexes. Ainsi la Place Mirabeau offrira aux minots des ateliers pour exprimer leurs talents artistiques alors que les parents pourront eux se prélasser au soleil en sirotant des « Cocktails de Folklore », un rendez-vous incontournable du Festival.
Derrière la joie, une fermeture de rideau amère
Mais derrière la convivialité et la joie qui enrobent l’annonce de cette 30e édition se cache une odeur frivole, mais néanmoins présente, de nostalgie et d’amertume pour les organisateurs du Festival qui accusent le coup d’une fin de partie trop rapidement sifflée. Une fermeture de rideau d’autant plus précipitée et déconcertante pour les acteurs que les festivités ramenaient en moyenne chaque année 80 000 spectateurs, soit plus du double de la population locale.
Mais si, les premières éditions ont été fastes pour les organisateurs et la ville, en particulier pour les commerces de proximité qui voyaient leurs « chiffres d’affaire grimper en flèche », le désintéressement exponentiel des spectateurs a eu raison du Festival. « Avec un million d’euros de budget, nous sommes parvenus à chaque édition à équilibrer les comptes pour ne pas être en déficit. Aujourd’hui, l’aversion des spectateurs pour une programmation payante, et le changement d’intérêt pour le portefeuille des spectateurs, ont chamboulé la donne. Nous nous retrouvons contraints d’arrêter l’aventure pour ne pas devoir mettre la clé sous la porte« , justifie Marc Péron, Président du Festival de Martigues, le sourire timide laissant transparaître sa vive émotion.