Les Women Innovation Awards se sont tenus lundi dernier au Pharo. Une initiative de l’Université d’Aix-Marseille pour redonner une juste place aux femmes dans le monde de l’innovation. Si elles ne représentent que 30 % des créations d’entreprises aujourd’hui, ce n’est pas la faute au talent.

Elles ont 3 minutes pour convaincre. 3 minutes durant lesquelles ces étudiantes, chercheuses ou enseignantes à Aix-Marseille Université, donnent tout. 3 minutes pour démontrer au public et au jury que leur projet a le plus fort potentiel social et économique.
Yvon Berland, président d’Aix-Marseille Université et Anne Pointet, directrice régionale de BNP Paribas font partie du jury. Car les Women Innovations Awards sont le fruit d’un partenariat entre les deux. Le but ? Renforcer les relations de plus en plus fortes entre la recherche et l’entrepreneuriat, et la place des femmes dans ces deux secteurs. « Les statistiques nous montrent que la part des femmes dans la recherche et le développement est bien plus faible que celle des hommes, explique Yvon Berland, mais les études montrent que les résultats sont meilleurs avec les femmes. Donc le but de cet événement c’est de leur dire : Allez-y ! Osez ! ».

D’un point de vue entrepreneurial, Anne Pointet met l’accent sur la finalité des projets féminins « Les entreprises portées par des femmes ont généralement plus d’impact social. C’est d’ailleurs le fil rouge de tous les projets qui nous ont été proposés ce soir. Le problème, c’est que les mécaniques de l’entrepreneuriat sont moins favorables aux femmes. C’est plus difficile pour elles de se faire une place et elles ne représentent que 30 % des créateurs d’entreprise. »

Deux gagnantes et un fil rouge : l’impact social

, Une chercheuse marseillaise au secours de l’industrie pharmaceutique française, Made in Marseille
Laurie Pahus a convaincu le jury avec son projet : Eligibility. Il favorisera l’accès aux essais cliniques innovants en France

La gagnante de la catégorie étudiante, Laurie Pahus, donne raison à Anne Pointet. « Le moteur de mon projet, Eligibilitest, c’est l’impact éthique et social. Je pars du constat que le recrutement des patients pour des études cliniques de nouveaux traitements est très compliqué en France. Les français perdent peu à peu l’accès à l’innovation thérapeutique car 70 % des essais cliniques d’entreprises françaises se font aujourd’hui à l’étranger ». Le monde de l’innovation médicale vient d’ailleurs d’écrire une lettre ouverte à la ministre de la santé, Agnès Buzyn, pour dénoncer cette situation.

Notre doctorante de 31 ans en recherche clinique et en éthique pense avoir la solution entre les mains. Elle a créé une base de données pour mettre en réseau les infos entre patients, médecins, institutions et industries pharmaceutiques. Le recrutement pour des traitements innovants est facilité et accéléré avec des profils de patients précis. Une idée qui devrait plaire au monde de l’innovation médicale et qui a convaincu le jury. Il lui a donné un coup de pouce de 8 000 €. 

Même récompense, mêmes motivations, mais dans un autre domaine pour la gagnante de la catégorie “enseignante-chercheuse”, Stéphanie Ducrot. « Ma motivation, c’est mon projet : aider les enfants ». La chercheuse en psychologie cognitive a mis au point une méthode innovante concernant certains troubles d’apprentissage de la lecture. « J’ai découvert que l’apprentissage de la lecture se concentrait trop sur l’oral. On oublie que lire, ça se fait avec les yeux, et que beaucoup de problèmes de lecture sont dus à des dysfonctionnements de la vue ». Elle a donc mis au point une méthode, DIAgLECT. Elle permet de diagnostiquer ces troubles et propose un rééducation adaptée. 

Surpris par la qualité de l’ensemble des projets présentés lors de cette première édition des Women Innovation Awards, le président d’Aix-Marseille Université donne déjà rendez-vous aux chercheuses de Provence l’année prochaine.

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