Combien coûtera l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 ? C’est la grande question qui agite tous les Français, quelques heures après l’annonce de l’organisation dans la presse.
Alors que Rio (Brésil), qui vient d’accueillir les J0 2016, est à bout de souffle. Que ses infrastructures olympiques vieilles de tout juste un an sont déjà abandonnées, la crainte est forte pour les Français de devoir accueillir la compétition en 2024.
Et pour cause, selon France Info, le dépassement budgétaire est une discipline olympique à part entière. « En été comme en hiver, les JO battent des records. Médaille de bronze : Atlanta 1996 avec 151% de dérapage ; médaille d’argent : Barcelone 1992 avec 266 % de dérapage et médaille d’or : Montréal 1976 avec 720% de dérapage. La métropole canadienne a mis des années pour s’en remettre. Plus récemment, Londres a triplé son budget initial. »
D’après les organisateurs français, le coût devrait s’élever 6,6 milliards d’euros pour Paris en 2024. Un budget raisonnable, qui ferait de l’événement parisien, le moins cher depuis Sydney 2000, loin des 11 milliards à Londres et Rio. Sur ces 6,6 milliards, la moitié serait dédiée au budget d’organisation, espéré au final à l’équilibre, et l’autre moitié pour les constructions pérennes (villages, piscine, etc…).
Que faut-il construire pour accueillir les JO en 2024 ?
Il faut savoir que la plupart des infrastructures existent déjà, un peu plus de 90% selon les organisateurs, dues notamment à l’organisation récente de l’Euro de football 2016 qui a permis la rénovation de tous les grands stades du pays, ou au bon niveau de développement des infrastructures sportives en Ile de France, au développement des transports en commun du Grand Paris, etc. Mais aussi, au fait que certains des sites les plus célèbres de la capitale parisienne recevront temporairement des épreuves sur des structures provisoires et démontables, donc moins chères.
Il ne resterait donc que trois grands chantiers à réaliser : la construction d’un centre aquatique, d’une salle de 7 000 places et le village olympique.
Mais, certains opposants estiment que ce budget de 6,6 milliards va exploser, comme il a souvent explosé par le passé. Parmi les postes de dépenses qui pourraient faire flamber les coûts, il y en a un qui dans le contexte actuel inquiète particulièrement les opposants : la sécurité, estimée à 182 millions d’euros par les organisateurs. Une dépense qui devrait s’autofinancer via une participation du Comité international olympique (CIO), les recettes de la billetterie et du merchandising, ou le sponsoring. Mais, ce nombre est à prendre avec des pincettes puisque à Londres en 2012, le budget sécurité aurait atteint le milliard d’euros. A titre de comparaison, le dossier du comité olympique parisien prévoit la mobilisation d’un peu plus de 68 000 personnes pour la sécurité pendant la compétition, quand l’Euro 2016 de football en avait mobilisé 90 000.
Quelles retombées financières ?
Parler des dépenses autour d’un tel événement sans évoquer les retombées économiques qu’il va engendrer n’aurait aucun sens. A la différence d’une organisation dans un pays dit « émergent » comme le Brésil qui nécessite un investissement colossal pour les habitants pour construire les nombreuses infrastructures sportives, les transports et lieux d’accueils pour le touristes, l’organisation dans un pays comme la France, où les infrastructures sont déjà très développées, entraine moins de dépenses.
Si Paris prévoit de dépenser 6,6 milliards d’euros, elle prévoit aussi que les JO lui rapportent gros. Les experts du Centre de droit et d’économie du sport (CDES) estiment des retombées entre 5,3 et 10,7 milliards d’euros, le scénario médian s’établissant à 8,1 milliards. Le tourisme devrait bénéficier d’entre 27% et 35% des retombées (entre 1,4 et 3,5 milliards d’euros). Le secteur de la construction devrait lui gagner de 1 à 1,8 milliard mais c’est l’organisation, c’est-à-dire l’ensemble des partenaires qui contribuent à l’organisation des Jeux, qui arrive en tête des secteurs bénéficiaires, avec 2,9 à 5,4 milliards d’euros de retombées positives.
D’autant que pour la billetterie, le comité Paris 2024 est resté prudent dans ses estimations, en se basant sur un taux de remplissage de 85%, et 75% pour les Jeux Paralympiques, alors qu’il avait dépassé les 95% pour à Londres de 2012.
Et Marseille dans tout ça ?
A Marseille, l’accueil de la voile ne demanderait que peu d’investissement. Celui du foot, encore moins puisque le stade Orange Vélodrome a été rénové pour 2016 et qu’il devrait être encore largement compétitif en 2024.
Pour les épreuves de voiles, Marseille pourra compter sur le soutien financier du comité olympique pour accueillir les spectateurs, mais devra mettre la main à la poche pour les aménagements : transports, construction du village olympique ou encore la marina du Roucas Blanc. La ville estime une dépense à hauteur de 25 à 30 millions d’euros comme nous l’explique Didier Réault, adjoint au maire de Marseille en charge de la Mer.