Simone Veil est morte à 89 ans. Son discours du 26 novembre 1974, sur le perchoir de l’Assemblée nationale, en faveur de la dépénalisation de l’avortement en France a marqué l’Histoire. Le 5 juillet 2017, Emmanuel Macron a déclaré vouloir son entrée au Panthéon aux côtés de son mari.

Certaines personnalités politiques, comme Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, y étaient favorables. Plusieurs pétitions circulaient sur internet pour mobiliser un maximum de signatures, ici ou ici.


Elle était une grande figure de la politique française. Simone Veil est décédée ce vendredi matin à l’âge de 89 ans.

Née le 13 juillet 1927 à Nice, cette ancienne magistrate et académicienne avait été ministre de la Santé de 1974 à 1979 puis députée européenne (1979-1993), première présidente du Parlement européen (1979-1982). De 1993 à 1995, elle fut de nouveau ministre des Affaires sociales du gouvernement Balladur avant d’entrer au Conseil constitutionnel en 1998. Elle était une amoureuse de la Provence et pendant son enfance, venait régulièrement à la Ciotat, là où son père avait bâti leur maison de vacances, avant que leur histoire familiale ne soit confrontée au drame de la Shoah.

L’hommage de Patrick Boré, maire (LR) de la Ciotat

« C’est avec beaucoup d’émotions et de tristesse que je viens d’apprendre le décès de Simone Veil. Simone Veil aimait tant LaCiotat et avait volontiers accepté que notre nouvelle médiathèque porte son nom. Elle avait un attachement particulier à La Ciotat car elle venait passer ses vacances dans la maison que son père avait construite.

Jusqu’à sa déportation, elle joua sur les plages ciotadennes entourée de ses sœurs et de son frère, dans l’insouciance de l’enfance, et elle participait aux lancements des bateaux du chantier naval. Une grande Dame nous a quittés aujourd’hui. L’ensemble du conseil municipal se joint à moi pour lui rendre ce modeste hommage. »

L’hommage de Jean-Claude Gaudin, maire (LR) de Marseille

« Une très grande dame vient de nous quitter et la France toute entière est en deuil d’une personnalité qui lui a fait honneur dans tous les domaines de sa vie publique et privée.

Rescapée des camps de la mort où périt une partie de sa famille, Simone VEIL a exprimé avec force et dignité, tout au long de sa vie, l’importance d’un devoir de mémoire. Et je retiens avec beaucoup d’émotion la visite que nous avons faite à ses côtés, Edouard BALLADUR et moi, des baraquements d’Auschwitz où elle avait été enfermée avec sa mère, elle qui portait encore au bras la marque du poinçon gravé à cette époque.

Elle tira de cette tragédie une conviction et un engagement résolus en faveur de l’Europe qui la conduisirent à être la première femme élue à la tête du Parlement de Strasbourg.

Cette détermination, ce courage et cette dignité permirent aussi à Simone VEIL de faire voter, contre des préjugés et des conservatismes forts, dans un contexte où les débats politiques étaient particulièrement vifs, la loi légalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse. A travers cette loi qui porte son nom, elle s’affirma comme une véritable femme d’Etat, contribuant à faire progresser considérablement la cause des femmes et à changer en profondeur les moeurs de notre société.

Cette humaniste était aussi une femme de lettres, dont l’élection au Quai Conti couronna la carrière, et une femme de coeur à laquelle me lia une profonde amitié.

Elle avait ainsi tenue à être présente lors de mon intronisation à l’Académie de Marseille. Et parmi les multiples moments que nous avons partagés, je garde notamment en mémoire la visite qu’elle me rendait chaque été, avec son mari, quand sa santé lui permettait, pour aller ensuite à Sormiou, à Pastré ou dans les calanques.

Je vais réfléchir rapidement à la manière dont nous pourrons honorer sa mémoire à Marseille. Mais aujourd’hui mes pensées vont vers sa famille et ses proches dont je partage l’immense tristesse et à qui j’adresse mes plus sincères condoléances. »

L’hommage de Martine Vassal, Présidente (LR) du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

« J’éprouve beaucoup de tristesse à l’annonce du décès de Simone Veil, femme d’exception, force de caractère hors du commun au destin forgé par les épreuves et porté par de beaux combats.

Comme je l’ai souvent répété, elle a toujours été un modèle pour la femme politique que je suis. Si les femmes françaises ont le droit de disposer de leur corps, en conscience, c’est parce que Simone Veil, ministre de la Santé, a porté la loi sur la légalisation de l’avortement il y a maintenant 41 ans.

Simone Veil représentait aussi une belle idée de ce que doit être la politique : l’indépendance d’esprit, la liberté de parole, la détermination à défendre ses convictions, la volonté d’agir dans l’intérêt général, la capacité à transcender les clivages.

Simone Veil, c’était enfin l’honneur de la France. Elle n’était ni de droite, ni de gauche. Elle incarnait la France que nous aimons : le courage, la liberté, la dignité. Elle restera dans nos mémoires et nos coeurs, une lueur qui guide notre action. »

L’hommage de Benoit Payan, président de groupe socialiste à la ville de Marseille

« C’est avec émotion que j’ai appris ce matin le décès de Simone Veil.

La République, le combat pour les droits des femmes et pour l’égalité, l’inlassable devoir de mémoire et l’idéal Européen perdent ce matin l’une de leur plus fervente militante, l’une de leur plus belle ambassadrice.

Simone Veil était de ces femmes dont le courage et la force des convictions forcent l’admiration, et auront marqué leurs temps et son époque, en faisant progresser son idéal et la société toute entière.

Simone Veil nous quitte, mais ses combats restent bien vivants. »

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