La Fondation Abbé-Pierre vient de dévoiler un plan « zéro SDF » dans les villes françaises d’ici dix ans. L’association assure que cet objectif peut être atteint en cinq ans dans les petites et moyennes villes et en dix ans dans les métropoles.
Environ 143 000 personnes sont sans domicile fixe en France. Pour que ce chiffre atteigne zéro dans les dix prochaines années, la Fondation Abbé Pierre propose non seulement de construire davantage de logements sociaux mais aussi que les propriétaires aient des garanties contre les loyers impayés.
« Ce qui n’est ni démagogique, ni irréalisable« , a précisé le 3 avril dernier Manuel Domergue, directeur des études à la fondation à nos confrères du Parisien. « D’autres pays y parviennent, par exemple la Finlande, dont notre programme s’inspire« .
Donner la priorité d’accès aux HLM aux personnes en grande difficulté
La Fondation Abbé-Pierre estime qu’il faudrait financer 150 000 logements sociaux par an. Pour rappel, la France en a financé un peu plus de 130 000 en 2016, ce qui était un record historique. L’association milite aussi pour que les familles en grande difficulté soient prioritaires pour l’accès aux HLM. Aujourd’hui, selon la Cour des comptes, les familles en grande difficulté sont représentent 40% des personnes logées en HLM.
« Le logement social répond aujourd’hui à pas mal de situations de pauvreté de personnes en situation financière difficile, explique Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, à Franceinfo. Mais on s’aperçoit que l’évolution des prix des HLM, même pour certaines personnes fragilisées, rend l’accès difficile. (…) Il y a un enjeu d’attribution aux plus fragiles, avec des conditions adaptées. »
Pour lutter contre le mal-logement, la Fondation interpelle les candidats à la présidentielle sur la nécessité de lutter davantage contre les expulsions en instaurant une garantie contre les loyers impayés en faveur des propriétaires. L’association appelle aussi à développer les pensions de famille, qui permettent aux personnes en situation de précarité d’être logés le temps de reprendre pied.