Dans la rue de Rome, ce monument commémoratif « au roi Alexandre 1er et à Louis Barthou » crée en 1937, a une signification tout particulière, pourtant méconnue de la plupart des Marseillais.
Si vous venez faire vos emplettes dans la rue de Rome, il vous sera alors difficile de manquer cette immense sculpture, disposée à seulement quelques pas de la Préfecture. Somptueuse et riches en détails, sa symbolique est pourtant méconnue du grand public.
Il s’agit d’un monument à la paix qui commémore l’assassinat, à Marseille, le 9 octobre 1934 d’Alexandre Ier, Roi de Yougoslavie, et de Louis Barthou, alors Ministre français des Affaires étrangères.
Une visite pour sceller l’amitié franco-yougoslave qui tourne au désastre
Il y a plus de 83 ans, tout est parti d’une invitation officielle de Paris afin de renforcer l’amitié entre la France et le Royaume de Yougoslavie face à la montée du fascisme en Europe. Le roi Alexandre Ier accostait ainsi au quai des Belges, sur le Vieux Port, où il fut accueilli par Louis Barthou. Il refusait ce jour-là de porter un gilet pare-balle en acier sous son uniforme, soutenant que cela le gênait dans ses mouvements. Première erreur lorsque l’on connaît la suite des événements…
Pour se rendre vers la Préfecture, les autorités décidèrent de placer le Roi et le Ministre français dans un véhicule au toit abaissé et sans protection… Une deuxième erreur ! Si le véhicule était suivi par un très grand dispositif de sécurité, pourtant, seuls deux cavaliers protégeaient les flancs de la voiture… Une troisième erreur.
Le convoi s’engagea sur la Canebière où la foule était venue nombreuse pour observer le cortège. Mais, caché dans un coin du square Puget (qui est l’actuelle place du Général De Gaulle), un nationaliste bulgare du nom de Vlado Tchernozemski attendait son heure. A 16h15 précises, le cortège passa devant la Chambre de commerce (le palais de la Bourse) et soudain, Tchernozemski s’élança sur la voiture royale. Il s’agrippa au montant de la portière, puis dégaina un pistolet automatique de sa ceinture et tira par deux fois sur le roi qui s’écroula, grièvement blessé à la poitrine.
Dans la cohue générale, le service d’ordre ouvrit le feu dans tous les sens, blessant notamment mortellement Louis Barthou. Le lieutenant-colonel Jules Piollet (qui donna quelques décennies plus tard son nom à un rond-point de la Valentine) parvint à porter un coup de sabre au visage de l’assassin, qui décédera quelques heures plus tard.
Un endroit symbolique
Trois ans après, afin de rendre hommage aux victimes, l’architecte Gaston Castel et les sculpteurs Louis Botinelly, Antoine Sartorio et Elie-Jean Vézien ont eu la lourde tâche de créer cet édifice désormais incontournable dans le patrimoine marseillais. Et le lieu d’érection du monument fût également symbolique, c’était celui où les dépouilles d’Alexandre 1er et de Louis Barthou ont été déposées lors d’une veillée funèbre.
Si depuis, le monument a été rénové, et a fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques, il n’en demeure pas moins le témoignage d’un fait marquant du passé, qu’il serait dommage aujourd’hui d’ignorer.
Superbement restauré ! Avant cela il était quasi invisible car tout noir de saleté et collé contre le mur. Maintenant il est magnifique !
Superbement restauré ! Avant cela il était invisible à cause de la saleté et il était collé contre le mur et caché par les feuillages. maintenant il est magnifique !
Je pense malgré tout qu’il est un peu effacé de sa situation. Ne pourrai-t-on pas le déplacer.