L’information fait bouillir la toile depuis quelques jours. Le président de la région Provence Alpes Côte d’Azur, Christian Estrosi (Les Républicains), était la semaine dernière en Israël pour replanter 500 arbres offerts par la collectivité provençale à l’organisation KKL (Fonds national juif) qui a entre autres à charge le reboisement des forêts.

A l’occasion de la cérémonie des voeux à la presse qui s’est déroulée ce matin dans le hall de l’Hôtel de Région, Christian Estrosi s’est montré relativement étonné de voir que cette subvention avait suscité tant de remous, et qu’une pétition avait obtenu en quelques jours 14 000 signatures « Je ne comprends pas cette polémique, ce n’est pas la première fois qu’un président de région se rend à l’étranger« .

En effet, son prédécesseur Michel Vauzelle (PS) se serait déjà rendu à plusieurs reprises à l’étranger pendant ses mandats et notamment en Israël entre 2007 et 2008, tout comme l’ancien président du Département des Bouches du Rhône, Jean Noel Guérini (PS), et selon le président Estrosi « ces déplacements n’ont jamais suscité la moindre polémique et c’est bien normal car c’est notre rôle en tant que président de collectivité, d’entretenir des relations à l’international« .

Quitte à subventionner de 50 000 euros une organisation très souvent critiquée par certains opposants sur la scène internationale ? En aparté, Chrisitian Estrosi se défend « le KLL est une ONG reconnue par l’ONU et nous avons fait le choix de donner de l’argent à la seule association qui a en charge cette opération de reboisement plutôt qu’à une autre association qui ne l’a pas« . Il nous précise que « cette décision a été prise depuis plusieurs semaines » avant la résolution de l’ONU concernant les colonies israéliennes. Cette sanction diplomatique de l’ONU n’aurait donc « aucune incidence » pour le président Estrosi sur ses relations avec l’Etat Hébreux. « Est-ce qu’au nom d’un désaccord sur une politique internationale, on doit ne pas apporter à des hommes, à des femmes, à des enfants, dont l’environnement naturel a été dévasté, le soutien et la solidarité de notre collectivité ? Si c’est cela qui est sous entendu, alors nous sommes en désaccords« .

A l’occasion de son séjour en Israël, financé par le contribuable au mettre titre que la subvention, le président Estrosi a tout de même tenu à rappeler son soutien au premier ministre israélien face à la décision de l’ONU.

Quand on comptage des 14 000 signataires de la pétition, le président est apparemment allé vérifier de lui même et selon lui « il y a environ 5000 faux comptes qui ont signé cette pétition« , ce qui toujours selon l’intéressé n’est pas du tout représentatif de l’ampleur de la polémique. En effet, « avec 66 millions d’habitants en France et 5 millions dans notre région, ce ne sont pas quelques signatures qui vont nous faire changer d’avis« .

Pourquoi une subvention de 50 000 euros ?

Pour bien comprendre ce qui divise sur cette question, il faut d’abord savoir qui est le KKL. Le KKL est le Fonds national juif, créé au début du siècle dernier pour reboiser les terres palestiniennes, souvent dévastées à la suite des divers conflits. Pour certains, c’est une organisation qui s’appuie sur la colonisation des terres occupées de façon illégale, de façon à faire gagner du temps à l’état Hébreux, pour d’autres c’est une association écologiste qui milite pour reboiser des espaces dévastés comme incendiés. Le président Estrosi est partisan de la 2e position.

Il a d’ailleurs choisi de soutenir cette organisation pour venir en aide à « un état ami » comme il nous l’explique, afin de participer au reboisement des 15 000 hectares de forêt, dont les oliviers ont été dévastés par un incendie en novembre dernier, et pour lequel le KKL avait lancé une campagne de don urgente partout sur internet, dont l’objectif est le rachat des oliviers (Cf affiche ci-dessous).

Christian Estrosi a affirmé que la région allait ainsi financer 5 000 arbres, dont 86 seraient « dédiés aux victimes de l’attentat de Nice » du 14 juillet dernier.

, Estrosi tente de mettre fin à la polémique sur sa subvention accordée en Israël, Made in Marseille

 

Un commentaire

  1. Bonjour,
    Je trouve votre article très orienté. S’il vous plait, j’apprécie habituellement ce que vous écrivez, mais ne prenez pas de position aussi tranchée dans un conflit complexe.
    Quand vous écrivez que « Le KKL est le Fonds national juif, créé au début du siècle dernier pour reboiser les terres palestiniennes, souvent dévastées à la suite des divers conflits », vous vous trompez et trompez les gens qui vous lisent.
    Voici ce que vous pouvez lire sur le site Internet du KKL : »Le sigle K.K.L signifie « Keren Kayemeth LeIsraël » ou «fonds pour l’existence d’Israël». Fondé en 1901 par Theodor Herzl lors du Ve Congrès sioniste, le KKL est le bras exécutif du peuple juif pour la rédemption et le développement de la terre d’Israël. Sa première vocation fut de racheter des terres en Eretz Israël en vue de l’installation de pionniers juifs. Mais très vite, ses missions se sont diversifiées.
    Parmi ses tâches traditionnelles, liées à la gestion des terres, on compte :
    Le défrichement de terrains pour l’agriculture,
    Le reboisement et l’afforestation,
    L’aménagement de sites pour l’habitation, l’agriculture et l’industrie. »
    Il ne s’agit pas de terres palestiniennes mais bien des terres israéliennes que cet organisme a racheté depuis 1901 et avant la création par l’ONU de cet état israélien (intervenu en 1948 qui aurait du voir en même temps la création d’un état palestinien mais que ceux-ci ont refusés) et que cet organisme continu d’entretenir et développer, grâce à l’aide de dons (et sans doute de l’état hébreu). D’autre part le KKL a des relations avec les pays africains et les aide à lutter contre la déforestation et, grâce aux technologies qu’il a mises au point (goutte à gouttes, par exemple), les aide à trouver des solutions. Si les états arabes avaient ce genre d’institution, sans doute arriverait-ils aux mêmes résultats qu’en Israël.
    Il ne s’agit donc pas « de la colonisation des terres occupées de façon illégale » mais bien de terres appartenant à cet état.
    D’autre part, dans votre article, vous insistez sur « les oliviers [qui] ont été dévastés par un incendie en novembre dernier, […] dont l’objectif est le rachat des oliviers. » Pourquoi parlez-vous d’oliviers alors qu’il s’agit de forêts qui ont été l’objet d’incendies criminels ? C’est bien de forêts dont parle l’affiche du KKL et non d’oliviers.
    Enfin, vous insistez sur le fait que « [le] séjour en Israël [de M. Estrosi est], financé par le contribuable au mettre titre que la subvention. » Mais tout ce que font nos élus est obligatoirement payé par nos impôts, quel que soit leur couleur politique. Il me semble qu’à son époque, M. Vigouroux, alors maire de Marseille avait participé au financement du Centre culturel Gaston Defferre à Haïfa.
    Pour conclure, donnez nous des faits, et évitez de trop les orienter.
    Bien cordialement et bonne année 2017

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