A l’occasion du conseil métropolitain du 15 décembre 2016, les élus de la Métropole Aix Marseille Provence ont adopté le budget primitif 2017. Un budget qui une fois les dépenses et le recettes additionnées, avoisine les 461 millions d’euros dont 110 millions seront consacrés à l’investissement des transports, la priorité. Mais pour mener à bien ses projets, la métropole a sollicité l’aide de l’Etat et attend un vrai engagement.
« Ce budget respecte à la lettre le pacte de gouvernance fiscale présenté il y a quelques mois. L’objectif est bien évidemment la maitrise de l’endettement » précise Jean-Claude Gaudin, président (LR) de la métropole AMP à l’occasion de la conférence de presse préparatoire au conseil métropolitain. Avant de poursuivre « Les transports en commun sont la priorité de notre projet. Nous allons en effet lancer le plus ambitieux plan de mobilité depuis 1945« .
Pour Gaby Charroux, député maire (Front de Gauche) de Martigues « Ce budget a fait l’objet d’un gros travail, mais il est clair qu’on ne peut pas faire mieux avec moins. Ce budget est un budget de gestion mais pas un budget de projets. Le budget alloué aux salaires des fonctionnaires représente 14 à 15% du budget global, cela en fait le plus bas de toutes les métropoles. Il n’est ainsi pas possible de faire davantage d’économie sauf privatiser une partie des services publics. Ainsi, je vous propose d’unir nos forces et d’aller ensemble exiger au Premier Ministre, les milliards promis pour que notre métropole soit à la hauteur des enjeux du territoire« .
Le budget 2017 en détail
Le budget global est organisé en deux : un budget principal et des budgets annexes qui vont permettre de financer les équipements nécessaires en matière de transport, de collecte des déchets, d’assainissement, d’équipement des ports de plaisance, du marché d’intérêt national, du crématorium, d’aménagement des espaces publics ou encore de l’eau.
Le budget primitif
Dépenses
- en fonctionnement : 1,705 milliard d’euros
- en investissement : 622,01 millions d’euros
Recettes
- en fonctionnement : 1,843 milliard d’euros
- en investissement : 483,9 millions d’euros
Les budgets annexes
En additionnant le budget primitifs et les 21 budgets annexes de la métropole, on arrive à un budget total d’investissement d’un milliard d’euros.
Un budget propre à la métropole pour 2017
A l’inverse de ce qui avait été voté pour la première année d’existence de la métropole, en 2016, le budget 2017 ne sera pas l’addition des six budgets des intercommunalités du territoire.
Alors comment ça marche ?
Une métropole fonctionne par l’addition des impôts des habitants de son territoire, soit des 92 communes, mais aussi et surtout par l’aide de l’Etat.
« Pour avoir une métropole digne de ce nom, il faudra que l’Etat nous donne ce qu’il donne à la métropole parisienne » nous explique Jean-Claude Gaudin. « Notre métropole doit être aidée par l’Etat pour palier à un manque d’investissement dont elle pâtit depuis 30 ans« .
Pour accélérer sur le dossier des transports, la métropole veut la aussi se focaliser sur le modèle parisien. La société du Grand Paris fonctionne avec une fiscalité dédiée au financement des transports. L’objectif des élus provençaux « est d’obtenir à minima 100 millions d’euros supplémentaires par an » comme cela a été évoqué ce matin au conseil métropolitain.
Dans les faits, la métropole est allée présenter son Agenda de la mobilité au ministre des transports fin novembre. Cet agenda dévoile les projets des 20 prochaines années en matière de transport et pour lequel François Hollande lors de son passage à Marseille pour inaugurer la L2 a confirmé son soutien (voir notre vidéo de François Hollande ici).
Et s’il y a alternance politique aux prochaines élections présidentielles, Jean-Claude Gaudin se veut confiant « On se sait pas qui remportera les élections aux printemps, mais si ce sont les Républicains, on peut imaginer que les discussions sauront encore plus faciles« .