Pour son 3e déplacement à Marseille depuis décembre, la ministre de la Ville, Juliette Méadel, a pris le pouls du parc Kallisté. La rénovation urbaine de la cité prévoit une nouvelle école, un gymnase et un centre social à partir de 2027.

D’apparence, rien n’a changé au parc Kallisté depuis la visite de l’ancienne ministre chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, en février 2024. L’élue avait constaté la très lente rénovation urbaine de la cité la plus au nord de Marseille, construite en 1960, en lisière de Septèmes-les-Vallons.

Les bâtiments G et E encadrent encore le terrain de basket. Ces derniers doivent être rasés au même titre que ses anciens voisins, B et H, tombés en 2019 et 2021. Mais récupérer chaque logement de cette immense copropriété privée nécessite un travail administratif d’orfèvre.

« On a perdu la trace de certains copropriétaires », raconte Audrey Gatian, présidente de Marseille Habitat, ayant la maîtrise foncière. « Il faut beaucoup discuter avec les habitants pour les reloger (…) parfois il y a plusieurs familles dans un seul appartement », précise Samia Ghali, maire-adjointe en charge de la rénovation urbaine.

Kallisté, Au parc Kallisté, l’État vante un « projet exceptionnel » de rénovation urbaine, Made in Marseille

Le bâtiment G devrait tomber en décembre

Ce 27 mars, les deux élues se retrouvent pour présenter le projet de rénovation du parc Kallisté à Juliette Méadel, la nouvelle ministre chargée de la Ville. Elle avait promis de revenir à Marseille toutes les cinq semaines pour suivre l’avancée des projets. Chose faite.

Laurent Carrié, conseiller des territoires de l’Élysée, se tient aussi prêt à l’accueillir. Il maîtrise le dossier par cœur en tant qu’ancien préfet à l’égalité des chances de Marseille et ex-responsable du plan Marseille en Grand. « Vous avez beaucoup fait ici, lui glisse Samia Ghali, tout ce travail sur le bâtiment G… ».

Kallisté, Au parc Kallisté, l’État vante un « projet exceptionnel » de rénovation urbaine, Made in Marseille
Laurent Carrié, à droite, et Isabelle Epaillard, la nouvelle préfète à l’égalité des chances, en visite à Kallisté. 

Dans cette tour, il ne reste plus que quatre logements à racheter contre 13 l’année dernière. « Ça y est, ça avance », souffle Samia Ghali. L’adjointe confirme que l’immeuble devrait tomber en décembre afin de laisser place à un chemin arboré. La déclaration d’utilité publique (DUP) a permis d’accélérer la procédure.

En revanche, la situation du bâtiment E stagne. Les six logements restent occupés depuis plus d’un an, dont un pharmacien en pied d’immeuble. « Les négociations se sont bien passées », assurent les adjointes, un brin optimistes.

Les copropriétaires des cinq autres bâtiments, le A, C, D, F et I, bénéficieront d’un plan de sauvegarde pour six millions d’euros.

Kallisté, Au parc Kallisté, l’État vante un « projet exceptionnel » de rénovation urbaine, Made in Marseille
Avant/Après parc Kallisté.

Une nouvelle école au milieu des arbres

Dans le projet de renouvellement urbain de Kallisté, le château de santé enveloppé de verdure, sera au cœur de la cité. Les partenaires (État, Ville, Métropole, ANRU…) reconstruiront 200 logements dont 70 logements sociaux. Ils pousseront derrière le bâtiment I en hauteur, derrière le bâtiment G, mais aussi à la place de l’actuelle école.

Cette école – entre le bâtiment B et C – sera relocalisée au croisement du chemin des Bourrely et de la Bigotte, en dehors du parc de logements. Sa construction est prévue dans la deuxième vague du plan écoles.

« On a voulu la sortir de Kallisté pour éviter le ghetto dans le ghetto », explique Samia Ghali. La ministre rebondit sur le besoin « de mixer les publics » au sein dans ce nouvel écrin, à proximité d’un parc.

À la rentrée 2027, 14 classes de primaire et 9 classes de maternelle y prendront place. Six classes de primaire doivent être redispatchées dans les autres établissements aux alentours.

Kallisté, Au parc Kallisté, l’État vante un « projet exceptionnel » de rénovation urbaine, Made in Marseille
Terrain de la future école de Kallisté.

Un nouveau centre social et un gymnase devant Kallisté

Aussi beau le projet soit-il sur le papier, la Ville de Marseille construira la nouvelle école en lieu et place d’un terrain de foot extérieur. Les minots et le directeur de l’école s’inquiètent d’ailleurs de sa démolition.

L’actuel centre social de la Granière – qui doit déménager sur le chemin des Bourrely – pourrait être rénové en équipement sportif, propose Samia Ghali. Avant de rappeler la construction d’un « super gymnase » à l’entrée du parc Kallisté. Juste à côté, les plans prévoient une nouvelle offre de locaux commerciaux.

« On est sur un projet exceptionnel de renouvellement urbain », lance la ministre en ajoutant un mot pour les femmes dont elle constate une forte représentativité à la tête des familles monoparentales. « Je veux leur donner de bonnes conditions de vie », conclut-elle.

Bouton retour en haut de la page