En visite à Marseille ce 6 mars, le ministre de l’aménagement du territoire s’est voulu rassurant sur l’avancée du plan Marseille en Grand. François Rebsamen assure que 31% des crédits sont mobilisés, soit 1,5 milliard d’euros.
Après plus de deux heures de discussions avec les élus locaux ce 6 mars, en particulier la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal (DVD), et le maire de Marseille, Benoît Payan (DVG), le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, François Rebsamen, est venu avec la volonté de prouver que « Marseille en Grand avance ».
Le maire de Dijon, qui a hérité du pilotage du plan élyséen dans ses compétences en décembre, fait un point d’étape fugace devant les journalistes. Sur les 188 écoles du plan de rénovation et construction, huit sont livrées et les travaux sont lancés pour 67 d’entre elles.
Côté transports, 16 projets sont dans les tuyaux dont quatre seront livrés cette année. À Marseille, le BHNS B4 entre Capitaine Gèze et la Fourragère, l’extension du tramway Nord et Sud. Et sur le reste de la Métropole, le Val’tram entre Aubagne et la Bouilladisse, et le Chronobus, entre Aubagne et Gémenos.
« Cinq », selon le ministre. Il compte le nouveau métro Neomma, dont les premières rames pourraient circuler. Mais qui entrera progressivement en service d’ici 2027.
« 31% des crédits sont engagés »
Ces avancées ne sont pas pour autant des annonces. Nous avions déjà mentionné ces projets lors de la tenue des deux derniers groupements d’intérêt public (GIP) transports en mars dernier, puis en décembre. Sans oublier, qu’entre temps, la Région Sud a abandonné la Cité régionale du cinéma au Dock des Suds, prévue dans le plan.
Une nouveauté est à souligner toutefois : la réponse de l’État vis-à-vis du rapport de la Cour des Comptes (CRC) concernant le plan, publié en octobre 2024. Ce document pointait notamment que seuls 1,3% des crédits avaient été consommés fin 2023.
« Ce rapport date de 2023. Deux ans après le lancement de Marseille en Grand (…) Il a fallu créer des outils, ça prend du temps », justifie l’édile dijonnais qui a suivi le dossier de loin à l’époque. Il rétorque qu’un an plus tard « 31% des crédits sont engagés, ce qui représente 1,5 milliard d’euros ».
Quid de la cité judiciaire ?
Un sujet épineux reste encore en suspens : la délocalisation de la cité judiciaire à Arenc, annoncée en grande pompe par l’ancien ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, en novembre 2023.
Si la Chambre de commerce (CCIAMP) et le bâtonnier de Marseille s’étaient insurgés du futur départ des judiciables au regard des pertes économiques prévisibles pour les commerçants du centre-ville, l’État ne s’est pas exprimé depuis. « J’ai demandé au préfet Georges-François Leclerc de mener une concertation », assure François Rebsamen. « Il faut agir vite », somme-t-il.
Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP, proposait de l’installer dans le centre Bourse après le départ annoncé des Galeries Lafayette. Quand, avec Renaud Muselier (Ren.), le président de Région, ils demandent désormais de piocher dans les financements de Marseille en Grand pour « sauver » le centre-ville, et cette enseigne.
Mais le ministre a clairement désavoué cette proposition, estimant que « l’Etat subventionne rarement de grands établissements commerciaux ».