Alors que le parc Longchamp poursuit sa grande restauration et renaturation à 18 millions d’euros, la Ville de Marseille étudie la possibilité de remettre en eau les immenses réservoirs souterrains historiques.
C’était une visite en grande pompe. Le maire de Marseille Benoît Payan, son adjointe aux parcs et jardins, Nassera Benmarnia, et le maire de secteur (4-5) Didier Jau ont parcouru les allées du parc Longchamp suivis d’une nuée de journalistes et photographes qu’ils avaient conviés.
« On est dans un parc emblématique, historique, incroyable », insiste l’édile venu faire un point sur le plan de restauration et de renaturation à 18 millions d’euros que la Ville a lancé (voir plus bas). Il évoque au passage l’histoire de ce site, notamment du palais Longchamp.
Ce dernier, dessiné par Henri Espérandieu (Major, Notre-Dame de la Garde) voit le jour fin 19e alors qu’arrivent enfin les eaux salvatrices de la Durance par le canal de Marseille. Le palais cache ainsi deux réservoirs de 4 000 à 5 000 m2, véritable cathédrale souterraine pouvant contenir 30 000 m3 d’eau, abandonnée depuis les années 1970.
Une étude de faisabilité pour réutiliser les citernes souterraines
Et la Ville étudie la possibilité de les remettre en eau, glisse au passage Nassera Benmarnia. « Pour voir si on peut récupérer les eaux de pluies, ou reconnecter au canal, pour alimenter la fontaine monumentale et le lac. Voire arroser les plantes ». L’élue n’en précise pas plus à ce stade, évoquant un projet qui semble encore complexe et incertain. « On souhaite surtout étudier toutes les pistes ».
Un document de travail confirme que la municipalité a lancé une « étude de faisabilité pour la valorisation des eaux de pluies et la rénovation de la citerne historique » pour 69 000 euros. L’objectif est de « réexploiter la citerne afin d’approvisionner les pièces d’eaux du parc dont l’entrée monumentale, la grotte cascade, le ruisseau, le bassin d’entrée et le petit étang ».
Pour l’heure, il s’agit de définir si « le jeu en vaut la chandelle », nous glisse une source municipale. À savoir, si le bénéfice en termes de gestion et d’économie d’eau est à la hauteur du coût de la restauration des citernes. La réponse devrait arriver d’ici quelques semaines.
Après la renaturation du parc, des pavés sur les allées de bitume
En attendant, le parc Longchamp poursuit sa grande restauration pour « récupérer son statut de jardin remarquable, perdu en 2015, d’ici 2028 », espère Benoît Payan. Pour l’heure, la renaturation du site a déjà débuté l’année dernière au pied du palais, et s’est poursuivie sur le plateau supérieur. « On en est à plus 200 arbres plantés et 45 000 arbustes et buissons », précise Nassera Benmarnia.
La renaturation va se poursuivre dans l’entièreté du parc, jusqu’au jardin zoologique, à partir de la fin de l’année. En déployant le nouveau système d’arrosage connecté « permettant déjà d’économiser 14 000 bouteilles d’eau par jour », illustre le maire.
Le programme de restauration de Longchamp prévoit également le réaménagement d’aires de jeu, l’agrandissement des jardins partagés côté Chutes-Lavie. Et la reprise du revêtement en bitume de toutes les allées au profit de pavés devant le palais, et de béton sablé et stabilisé sur la partie supérieure. Ce chantier doit débuter l’année prochaine. À suivre.