La Ville de Marseille veut être une des premières villes de France à déployer les nouveaux radars anti-bruit, dès 2025. Le conseil municipal a voté pour l’acquisition de sonomètres et de radars sonores pour la police municipale.

Vroum vroum ! Gare au bruit pour les petits deux-roues au pot d’échappements criards, les grosses motos pétaradantes ou les voitures sportives. « La législation vient de déterminer le niveau à 86 décibels pour verbaliser, sanctionner, constater une infraction », assure Yannick Ohanessian, adjoint marseillais à la tranquillité publique.

Après une expérimentation de premiers radars anti-bruit en France en 2024, l’État prévoit de les mettre en service officiellement en 2025. La Ville de Marseille entend faire « une demande express pour être parmi les premières villes françaises à déployer ces radars sonores », poursuit l’adjoint.

« Le maire souhaite que nous allions le plus loin possible et le plus rapidement possible », insiste Yannick Ohanessian. « Si nous pouvons envisager les premiers radars sur cette année 2025 dans la ville, nous le ferons ».

Comme pour la vitesse, les radars automatiques verbalisent le bruit

Selon l’adjoint, il faudra en passer par la préfecture avec une demande qui remontera aux deux ministères concernés : la santé et l’intérieur. L’État pourra alors financer en partie l’installation de ces équipements sur des axes stratégiques déterminés.

Ils seront capables de verbaliser automatiquement les véhicules dépassant les seuils sonores autorisés, de la même manière qu’un radar de vitesse.

bruit, Bruit des motos et voitures : Marseille veut les « premiers radars sonores en 2025 », Made in Marseille
Le cours Lieutaud, au centre de Marseille, réputé pour son bruit.

Les policiers équipés de sonomètres pour « multiplier les contrôles »

Dans ce sens, ce vendredi 28 février, le Conseil municipal de Marseille a voté un rapport prévoyant « l’acquisition de sonomètres et de radars sonores pour renforcer les moyens d’action et de prévention de la police municipale dans le cadre de la lutte contre les nuisances sonores ».

Il s’agit dans un premier temps d’équiper les policiers municipaux de sonomètres « pour multiplier les opérations de contrôles », prévoit l’adjoint à la tranquillité publique.

Ces appareils leur permettront de mesurer, contrôler et sanctionner les nuisances sonores. Même si, comme l’indique la délibération du conseil municipal, il s’agirait d’abord de « sensibiliser la population aux impacts du bruit, en associant aux contrôles des messages pédagogiques incitant au respect des normes sonores ».

Le bruit, ennemi de santé publique numéro 2

C’est « un sujet de santé publique, de tranquillité publique », affirme Yannick Ohanessian. En effet, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le bruit représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe. Derrière la pollution atmosphérique.

Au-delà de la perte d’audition, il induit des impacts indirects sur la santé. Ces derniers résultent principalement du stress qu’il engendre : détresse psychologique, dépression, voire problèmes cardio-vasculaires.

Le coût social des nuisances sonores, dont le bruit de la circulation fait partie, est estimé en France à 155,7 milliards d’euros selon l’Agence de la transition écologique (Ademe) et le Conseil National du Bruit. « Soit davantage que le tabac et la pollution de l’air », selon la Ville.

C’est pourquoi de nombreuses institutions s’attaquent à cette problématique. La Métropole Aix-Marseille-Provence a également lancé un projet de « plan de prévention » des nuisances sonores sur tout le territoire.

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