La réhabilitation du parc du 26e Centenaire va accélérer cette année avec la plantation d’arbres et la remise en eau des fontaines. Le réaménagement du plan d’eau est quant à lui annoncé pour 2026.
Inauguré en 2001 sur le site de l’ancienne gare du Prado, à proximité de la place Castellane, le parc du 26e Centenaire a perdu au fil du temps son lustre d’antan. Alors que l’eau devait y être omniprésente, elle est plutôt intermittente. Elle a cessé de couler dans la majorité des canaux et le lac a fini par disparaître en 2023.
« Dégradation après dégradation, panne après panne, il a effectivement perdu de sa splendeur », note Nassera Benmarnia. Ce 11 février, l’adjointe (DVG) au maire de Marseille en charge de la nature en ville, a invité la presse à déambuler dans les allées du parc pour commenter les améliorations récentes : 240 arbres plantés, 65 arbres remplacés, arrosage connecté, reprise des espaces détruits le long du chantier du tramway…
Mais elle est aussi venue avec une information très attendue des usagers. Le petit lac, situé au bout du parc, va être remis en eau dans une configuration nouvelle.
Réaménagement complet du lac
« Ce lac n’était pas étanche dès sa livraison, pointe Nassera Benmarnia. Il a été réceptionné avec des anomalies. Tous les matins, on devait le réalimenter en eau potable qui repartait dans les égouts ». La direction de la Nature en Ville fait état de 2600 m3 d’eau perdus par mois, soit 93% du volume d’eau total du bassin. « L’équivalent de 1 300 000 bouteilles de 2 litres », image la Ville.
« La décision de vider le lac en 2023 a pu paraître brutale mais on ne pouvait pas le garder juste pour des raisons esthétiques », défend l’adjointe qui rappelle qu’une faune intense était présente dans ce bassin. Un partenariat avec la fédération de pêche a néanmoins permis de déplacer les poissons vers Martigues, tandis que l’impact pour les oiseaux a fait l’objet d’échanges « rassurants » avec la LPO, qui œuvre à leur protection.
Si la réapparition du bassin semblait incertaine depuis deux ans, le retour de l’eau est confirmé. 980 000 euros vont être investis pour convertir l’ancien lac de 2800 m2 en « quatre pièces d’eau », soit des mares, de 200 à 300 m2, protégées par « des bâches très épaisses ». Elles auront un « aspect naturel » grâce à « la végétalisation des berges et la création d’habitats typiques des zones humides pour accueillir la biodiversité ».
Un ponton cheminera entre les plans d’eau et côtoiera d’autres pontons d’observation. Les usagers du parc trouveront également sur ce site, accessible aux personnes à mobilité réduite, des bancs et des chaises longues pour se reposer et une signalétique pédagogique sur la faune et la flore qui devraient investir cet espace. Les travaux d’aménagement pourraient débuter à la fin de l’année pour une livraison courant 2026.
Remise en eau du canal central
La remise en eau du canal central, lui aussi victime de nombreuses fuites, continue de mobiliser les services de la Ville. « Il va être divisé en cinq parties avec des vannes, nous explique un technicien. Ça va nous permettre d’identifier plus facilement les secteurs qui posent problème. Mais la suppression complète des fuites est impossible car le génie civil a bougé. Il faudrait tout reprendre entièrement. Notre objectif, c’est de réduire la consommation d’eau du canal sans avoir à le supprimer ».
Exit en revanche les jets d’eau sur l’esplanade au centre du parc. Ils devraient être remplacés par des brumisateurs, similaires à ceux déjà installés dans le parc de la Porte d’Aix. Les petits canaux qui descendent en direction des jardins thématiques ne verront pas non plus l’eau revenir. Ils seront comblés par de petits pavés ornementaux, appelés « calçada ». Une manière de conserver une trace de leur existence passée.
En contrebas du canal central, les travaux vont se poursuivre dans les quatre jardins à thème. Le jardin asiatique a d’ores et déjà fait l’objet d’une rénovation totale en 2024. 52 arbres et 631 arbustes y ont été plantés.
C’est au tour maintenant de la fontaine du jardin oriental d’être remise en eau d’ici trois à quatre semaines. Quant à la remise en service de la fontaine du jardin provençal, elle devrait suivre dans la foulée. Concernant le jardin africain, déjà agrémenté de nouvelles plantations, son bassin doit faire l’objet d’une reprise d’étanchéité.
« Ce parc, il fallait le reprendre complètement »
La renaturation doit également se poursuivre cette année dans l’ensemble du parc et sur ses lisières. 105 arbres et 30 000 arbustes prendront racine ces prochains mois. Une étude est par ailleurs menée pour installer 75 arbres et 10 000 arbustes le long de la promenade pavée qui jouxte le canal afin d’apporter un peu de fraicheur.
Rénovation de l’éclairage, transformation de l’aire de jeu existante, réhabilitation des entrées avec ouverture des portails et mise en place de dispositifs anti-intrusion… La liste des travaux prévus cette année s’allonge au fur et à mesure de la visite.
« Ce parc, il fallait le reprendre complètement », estime Nassera Benmarnia, concédant que ces travaux peuvent prendre du temps. Un temps qui n’est pas « celui de la presse et des citoyens ». L’arrivée du tramway aux portes du 26e Centenaire en décembre prochain semble cependant pousser la Ville a accélérer, avant l’afflux de nouveaux usagers.
