71 villas et 35 appartements, un nouveau projet sort de terre au Plan d’Aou dans les quartiers Nord. S’il vise un esprit de « hameau méditerranéen », l’opération innove en proposant une accession à la propriété grâce au bail réel solidaire.

C’est le dernier d’une série d’opérations de rénovation urbaine sur le plateau du Plan d’Aou dans les quartiers Nord (15e). Elle a commencé dans les années 1990 avec la réhabilitation d’une grande partie des logements de ce quartier prioritaire haut perché. Avant l’inauguration de la médiathèque Salim-Hatubou en 2020, puis de nouveaux espaces publics avec jeux d’enfants en 2021.

C’est à cette occasion que le principal bailleur social du quartier, Érilia, et la Ville de Marseille, annonçaient vouloir lancer la dernière pièce du puzzle. Une opération immobilière neuve sur un peu plus de deux hectares pour 106 logements.

Quatre ans plus tard, ce vendredi 7 février 2025, la première pierre de cette future résidence « Vision d’Aou » vient d’être posée en grande pompe. Ce projet à 18,6 millions d’euros, porté par le groupement Érilia, Demathieu Bard Immobilier et Ekinov, doit se concrétiser d’ici début 2026.

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Pose de la première pierre en présence d’Isabelle Epaillard, préfète déléguée à l’égalité des chances, Samia Ghali, maire Adjointe en charge notamment de la rénovation urbaine (ANRU). Denis Rossi, vice-président du Conseil Départemental et Conseiller Métropolitain délégué à la Politique de la Ville, Frédéric Lavergne, directeur Général d’Erilia, Raphaël Emin, directeur général de Demathieu Bard Immobilier et de Fabrice Girtanner, président d’Ekinov.

Villas et immeubles bas pour chercher l’esprit de « hameau méditerranéen »

L’occasion de préciser les contours de cette opération. À commencer par le projet architectural, dessiné par les cabinets Concorde et Dream. Ici, pas de grande tour HLM. Sur cette parcelle à flanc de colline, avec vue à 360 degrés sur la rade de Marseille, les concepteurs ont privilégié « une densité horizontale » afin de se rapprocher de l’esprit de « hameau méditerranéen ».

« Nous avons souhaité recréer un quartier dans le quartier, décrit le directeur Général d’Erilia, Frédéric Lavergne. Avec des circulations piétonnes, des voies douces et du végétal entre les jardins aux pieds des immeubles et des villas ».

Car ce projet à vocation sociale produira une majorité de maisons individuelles, 71, contre 35 appartements pour les immeubles bas, restreints à trois niveaux. « Des villas aux appartements, tous les logements disposeront d’extérieurs », précise le directeur d’Érilia.

Si les concepteurs vantent une approche environnementale, le projet a surtout été lauréat du programme « Engagés pour la qualité du logement de demain », porté par le ministère chargé de la Ville et du Logement.

Une accession à la propriété en bail réel solidaire (BRS)

Mais la principale innovation est qu’il sera proposé entièrement en accession à la propriété abordable grâce au bail réel solidaire (BRS). Ce dispositif a la particularité de dissocier la propriété du terrain de celle du bâti. Ainsi, Erilia restera propriétaire de la parcelle, quand les futurs acquéreurs achèteront les murs de leur logement.

Le but est de garantir des prix maîtrisés et de « réduire l’achat de 20 à 25%, indique Frédéric Lavergne. Soit moins de 200 000 euros pour une villa avec vue mer ». Les acquéreurs verseront toutefois « une redevance à Érilia de 1,5 euro par mois par m2 », ajoute-t-il.

Le concept semble séduire, puisque « nous avons déjà vendu 62% des biens, avec une dizaine de contacts par semaine », poursuit le directeur d’Erilia. Si ce dispositif est permis par la loi depuis 2015, il s’agit « de la première initiative de ce type à Marseille », selon lui. Même si Nexity semble également porter un projet similaire du côté de Château-Gombert.

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