La réforme de la loi PLM est de retour sur la table des négociations. À près d’un an des élections municipales, le Premier ministre François Bayrou veut changer le mode de scrutin de l’élection des maires à Paris, Lyon et Marseille.
C’est un serpent de mer qui divise les élus locaux. La réforme de loi PLM, appelée de ses vœux par le président Emmanuel Macron depuis plusieurs mois, et aujourd’hui par François Bayrou, est de nouveau sur la table.
À savoir
- En France, les élections municipales auront lieu en mars 2026
- Paris, Lyon et Marseille bénéficient d’un régime particulier depuis 1982 avec un vote par secteur
- À Marseille, chaque secteur est composé de deux arrondissements
- 101 conseillers élus dans les huit secteurs votent pour le maire de la mairie centrale, sur le modèle des grands électeurs américains
- Sept jours après l’élection du maire de la ville, le maire de secteur est élu à son tour au suffrage universel indirect par le conseil d’arrondissement
Une révision du mode de scrutin avant les prochaines élections municipales ?
Le texte déposé en octobre par les députés Renaissance Sylvain Maillard et Benjamin Haddad servira de support pour les discussions qui devraient débuter au mois de mars. Or, la loi semble proscrire une modification du mode de scrutin l’année qui précède une élection.
Le chef du gouvernement espère toutefois tenter de faire passer le texte de réforme rapidement. Mais le calendrier semble très serré, et beaucoup craignent une réforme précipitée ou expéditive.
Elle impliquerait que deux scrutins distincts soient organisés. Le premier pour élire le conseil municipal de la ville, le second pour élire celui du secteur. Ces deux conseils distincts auraient la charge d’élire leur maire.
Les élus marseillais divisés sur la question
Le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, soutient le gouvernement pour cette réforme. Il a récemment déclaré sur franceinfo avoir « toujours été favorable à ce qu’on simplifie les choses. Les rendre plus lisibles, il y a trop d’échelons, les citoyens ne savent plus qui fait quoi, qui est compétent. Je veux tout simplement : un Marseillais, une voix ».
À droite, l’idée fait grincer des dents. Renaud Muselier, président (Renaissance) de la Région Sud, possible candidat dans le secteur des 6e et 8e à Marseille, est vent debout contre le texte. Dans un entretien accordé à Paris Match, il dénonce un « tripatouillage de dernière minute », plus « favorable aux maires sortants » qu’une élection par arrondissement.
Une position défendue par son homologue à la Métropole et au Département, Martine Vassal (DVD). En octobre dernier, elle dénonçait une réforme à contre-courant des problématiques des Français : « Ils ont des problématiques sur leur fin de mois, leur sécurité, sur l’avenir de la France… La Loi PLM, il [le gouvernement] la met de côté et il s’occupe du déficit de la France ».