Les premiers ouvriers sont arrivés à Notre-Dame de la Garde pour préparer le grand chantier de restauration. 30 000 feuilles d’or doivent redorer la Bonne Mère pour une inauguration prévue en décembre.

Du haut de ses 154 ans, la statue de la Vierge à l’Enfant de la basilique Notre-Dame de la Garde s’apprête à se refaire une beauté. Après la bénédiction des entreprises à Saint-Victor, à l’occasion de la chandeleur, les premiers ouvriers sont arrivés à la basilique lundi 3 février dernier pour installer le grand chantier de restauration du site.

Pour l’heure, il s’agit de préparer les opérations. Le véritable premier coup de marteau devrait officiellement débuter en mars sur les façades de la basilique avec la « pose d’une première nouvelle pierre de Calissanne », précise le diocèse.

Il faudra attendre l’été pour voir le chantier se pencher sur la statue de la Bonne Mère. D’abord concernant sa structure métallique, qui sera recouverte de peinture anticorrosion. Puis, à partir d’octobre, pour rénover ses dorures extérieures avec l’application de 30 000 feuilles d’or de 23 carats.

« Un véritable atelier de restauration à 210 mètres d’altitude »

« Il n’y a jamais eu, à Notre-Dame de la Garde, de chantier de cette ampleur avec des techniques aussi modernes et précises », se réjouit le père Olivier Spinoza, recteur de la basilique.

Alors que débute la première phase des travaux, 40 tonnes d’échafaudages sont en train d’être installées afin, premièrement, de mettre en place un élévateur qui permettra d’accéder directement à la terrasse des anges, au pied de la statue de la Bonne Mère. À partir du mois d’août, celle-ci sera recouverte d’une bâche thermosoudée.

« Nous allons installer un véritable atelier de restauration à 210 mètres d’altitude », souligne Xavier David, l’architecte du chantier. Ce cocon devrait permettre aux ouvriers de travailler « sans pollution ni embruns marins, avec une ventilation et une température contrôlées », ce qui devrait faire perdurer ces nouvelles dorures « pendant 50 ans ».

à Notre-Dame de la Garde, Vidéo | Les ouvriers arrivent à Notre-Dame de la Garde pour restaurer la Bonne Mère, Made in Marseille
La statue de la vierge doit être restaurée © Diocèse de Marseille

Plus de 2,8 millions d’euros pour une inauguration en décembre

Les visiteurs pourront circuler librement en intérieur pendant la durée de ce chantier historique. Cette grande restauration concernera également d’autres éléments de la basilique, comme le campanile, le clocher, mais aussi la crypte et des brûloirs. L’ensemble de l’opération devrait aboutir en décembre avec une inauguration en grande pompe.

Le public sera certainement de la partie, puisqu’il a été nombreux à participer à la campagne « Je soutiens la Bonne Mère ». Cet appel au dons, qui se poursuit tout au long du chantier, a permis pour le moment de lever plus de 1,3 million d’euros pour un budget total de 2,8 millions d’euros de travaux.

De nombreuses grandes entreprises du territoire ont également participé, de la CMA CGM, premier mécène, en passant par l’Olympique de Marseille, Pernod Ricard, la famille Coquet-Reinier (Onet), Caisse d’Épargne CEPAC, Banque Populaire Méditerranée… Ainsi que les institutions publiques, dont la Ville de Marseille qui indique contribuer à hauteur de 300 000 euros.

La Bonne Mère un jour « monument historique » ?

Car, certains l’ignorent peut-être, malgré ses 2,3 millions de visiteurs annuels, ce symbole incontournable de Marseille n’est pas classé au titre des monuments historiques. L’édifice ne bénéficie donc pas des aides financières publiques pour son entretien.

Mais la ministre de la Culture, Rachida Dati, souhaite changer cela en inscrivant Notre-Dame de la Garde aux monuments historiques. Il faudra encore convaincre le diocèse de Marseille, qui a décliné cette proposition de l’État par le passé. Le chantier actuel semble prouver qu’il ne manque pas de soutien pour entretenir la Bonne Mère.

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