La RTM teste actuellement des traverses photovoltaïques sur les rails extérieurs du métro marseillais. Une installation maison qu’elle espère développer sur deux kilomètres de voies aériennes en 2026.

Marseille, 13e, terminus de la ligne 1 du métro. Derrière la station aérienne La Rose, la voie poursuit sa route à l’abri des regards vers des zones de maintenance. C’est juste après « la machine à laver le métro » qu’un tronçon ferré interpelle. Entre les rails, à la place des poutres de bois, apparaissent des traverses photovoltaïques.

Il y en a 34 en enfilade sur une trentaine de mètres. « Nous avons lancé l’expérimentation en novembre 2024. Manque de chance, c’est le mois le plus nuageux depuis 20 ans à Marseille… », déplore le directeur des installations fixes et des systèmes (IFSI) de la Régie des transports métropolitains, Jean-Pierre Yamin.

« Dans ces conditions, nous avons atteint moins de 2 kilowatts-crête (kWc), poursuit l’agent de la RTM. En comparaison, une maison avec des panneaux photovoltaïques atteint 9 kWc en moyenne ».

Mais le mauvais temps n’a pas empêché de démontrer, en conditions réelles, que les rails aériens du métro marseillais peuvent produire de l’électricité.

rails, La RTM teste l’installation de panneaux solaires sur les rails du métro, Made in Marseille
Cédric Justet, responsable Urbanisation et Ingénierie des Processus, Fabrice Dini, responsable du Département Bâtiment et infrastructures électriques et Jean-Pierre Yamin.

La RTM en mode do it yourself 

C’est tout l’objectif de cette expérimentation dans les tuyaux depuis 2023. À l’origine, des start-ups proposaient des traverses de rails photovoltaïques prêtes à l’emploi. « Mais très coûteuses, alors que les performances n’étaient pas garanties », retrace Jean-Pierre Yamin.

Alors la RTM a décidé de mener elle-même l’expérience, avec les compétences de ses techniciens en interne. « Nous avons utilisé des panneaux solaires domestiques, légèrement renforcés, qu’on a adaptés sur la voie », explique le directeur des installations fixes et des systèmes.

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Une installation maison « qui ressemble à un puzzle », reconnaît-il. En effet, il a fallu utiliser deux tailles différentes de panneaux, pour couvrir la longueur d’une traverse. Et bricoler le réseau électrique qui aboutit à un alternateur dans le centre de lavage automatique du métro.

« Ça fonctionne et on espère atteindre une production de 75 kilowattheures (kWh) par mois avec une météo favorable », projette Jean-Pierre Yamin.

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Objectif : deux kilomètres de rails photovoltaïques

La RTM souhaite poursuivre l’expérience jusqu’à la fin de l’été pour déterminer si elle est concluante en termes de production d’électricité. Mais aussi concernant le vieillissement du matériel photovoltaïque dans ces conditions.

Si l’essai est satisfaisant, il faudra ensuite convaincre les organismes de certification sécuritaires, très tatillons lorsqu’il s’agit de réseaux de transports publics.

Enfin, si tous les feux sont au vert, « nous souhaitons équiper deux kilomètres de rails aériens en photovoltaïques d’ici 2028 », espère le directeur des installations fixes et des systèmes de la régie.

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La voie aérienne du côté de La Rose

Atteindre « 10% de la consommation du réseau marseillais »

Ce n’est pas le seul projet photovoltaïque concernant le métro marseillais. La RTM souhaite également couvrir les auvents des stations aériennes de panneaux solaires. À commencer par celle de La Rose, pour laquelle un opérateur sera sélectionné en 2025 pour lancer le chantier « début 2026 », estime Jean-Pierre Yamin.

Mais la stratégie de transition énergétique de la Régie des transports métropolitains, axée sur la couverture solaire de ses bâtiments, a déjà débuté sur de nombreux équipements. Des panneaux photovoltaïques couvrent certains dépôts ou parkings relais, comme à La Rose et Capitaine Gèze, Saint-Pierre…

« L’ensemble de cette production d’électricité renouvelable doit couvrir 10% de la consommation énergétique du réseau marseillais d’ici 2030 », rappelle Jean-Pierre Yamin. La transition est sur les rails.

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