La gestion du jardin partagé de la cité Félix-Pyat, au Nord de Marseille, a récemment été reprise par une association d’habitants. Avec 22 parcelles, dont une collective, il est devenu un lieu de rencontre et de partage entre voisins.

Bordé d’un côté par les tours de la cité Parc Bellevue, dite « Félix-Pyat » (3e), et de l’autre par le nouveau parc Bougainville, un jardin partagé de 800 m2 permet aux habitants de cultiver des fruits et légumes de saison. Lancé en mai 2022 avec l’aide de l’association Pépins production, sa gestion a récemment été reprise par une association d’habitants.

Deux ans d’accompagnement et d’ateliers pratiques ont permis à Sandia, Azali ou Mario de se familiariser avec l’entretien d’un bac de compost ou encore le maniement d’une grelinette (outil pour aérer la terre). Et de redonner vie au sol appauvri de cet ancien site industriel, rétrocédé par Euroméditerranée à la Ville de Marseille. L’aménagement du jardin constituait le premier volet du chantier du parc Bougainville, récemment ouvert au public.

Des parcelles cultivées naturellement

« Quand on est arrivés, la terre était impraticable, se souvient Mario, membre de la première heure. Maintenant, elle regorge de vie, avec des vers et des insectes qui enrichissent le sol, et ça nous aide à cultiver ». Si chaque jardinier utilise ses propres techniques, les parcelles ne doivent recevoir aucun traitement chimique.

Certains, comme Sandia, appliquent les principes de la permaculture. Elle y amène régulièrement ses enfants pour « leur apprendre des qualités comme la patience, la persévérance et le lâcher-prise. Et le respect pour le métier d’agriculteur », ajoute la présidente de l’association, qui souhaite développer des activités au jardin avec les écoles du quartier.

Un lieu de détente et de rencontre

En hiver, une grande partie du travail s’effectue dans la serre installée par Pépins production pour faire germer les semis avant de les repiquer en pleine terre aux beaux jours.

« Cette année, j’ai planté des carottes, du persil, des betteraves et de la salade », énumère Azali. Habitant d’un immeuble à proximité. Ce père de famille s’estime chanceux de disposer d’une parcelle pendant cinq ans. « Plutôt que d’acheter en grande surface, je peux récolter ce dont j’ai besoin directement ici. C’est aussi un lieu de détente pour faire une pause dans mon quotidien, surtout l’été ».

« Sans le jardin, je ne connaîtrais pas des voisins que je croise pourtant tous les jours », reconnaît-il. Au fil d’événements conviviaux, barbecues et autres cafés-compost, ce lopin de verdure devient aussi un lieu de détente, et un point de rencontre où les habitants tissent des liens en se partageant leurs conseils de jardinage.

Le jardin compte à ce jour 21 adhérents, autant de parcelles individuelles, et une plus grande parcelle collective pour les personnes qui souhaitent rejoindre l’association. « Cela leur permet de s’entraîner avant de se faire attribuer leur propre coin de terre », précise Sandia. Avec le bouche à oreille, la liste d’attente s’allonge. Il faut attendre environ quatre mois avant qu’une parcelle ne se libère.

Bouton retour en haut de la page