Une expo spectaculaire sur le monde du cirque signée Macha Makeïeff au Mucem

La metteuse en scène Macha Makeïeff revient à Marseille, du 4 décembre au 12 mai 2025, avec une exposition spectaculaire sur le monde du cirque au Mucem.

L’entrée de l’exposition se fait par un long couloir sombre, comme celui des chapiteaux de cirque. La musique de Sébastien Trouvé, compositeur de théâtre, fait patienter les spectateurs venus découvrir l’exposition « En Piste ! Clowns, pitres et saltimbanques » de Macha Makeïeff qui ouvre ce mercredi à 16h.

La commissaire d’exposition et metteuse en scène revient à Marseille dans ce musée qu’elle a presque vu « sortir de l’eau » depuis la fenêtre du théâtre de la Criée, son ancien bureau pendant 10 ans. Elle a donc conçu cette exposition comme « un spectacle immobile ».

Un hommage aux animaux

Il faut traverser les rideaux pour découvrir la grande nef. Deux autruches empaillées surveillent la piste circulaire. À l’intérieur, une Nana de Niki de Saint Phalle se déhanche en dessous des trapèzes, filets et échelles d’acrobates suspendus.

Cette scène se joue sous le regard silencieux d’un tigre et d’un petit zèbre. Macha Makeïeff a souhaité « rendre hommage à tous ceux qui ne parlent pas sur scène ». Les animaux sauvages en font partie. Eux qui étaient les personnages principaux du cirque avant que la loi ne l’interdise progressivement en France.

Dans une carriole, conçue pour sa pièce Les Apaches, l’artiste témoigne toute son admiration à Bartabas, maître écuyer de renom qui « ne soumet pas l’animal » et fait « que les chevaux deviennent des artistes à part entière ».

Éloge du déguisement

Au milieu du plateau, des cercles de feu éclairent un podium surélevé. Les mannequins statiques y arborent fièrement leurs costumes colorés et pailletés. On y retrouve aussi l’habit de Monsieur Loyal, le chef d’orchestre des numéros. La variété des apparats vaut le détour !

Un coin photo est aussi réservé aux personnalités connues pour se grimer, telles le chanteur David Bowie ou l’acteur Joaquin Phoenix dans Joker. « La scène est un endroit où tout est permis », souffle Macha Makeïeff touchée par « la grâce » qui émane de ces clichés.

Dans un autre recoin, la metteuse en scène a installé un décor de théâtre. Sur la scène en bois, un petit costume d’Arlequin regarde « la mélancolie qui a pris » le grand Arlequin assis de Pablo Picasso.

Elle invite ainsi tous les visiteurs à parcourir l’exposition « avec l’enfant exigeant que l’on a en soit ». Et tenter de se créer son propre spectacle pour passer un instant hors du temps.