Au Vallon des Auffes, le CIQ, des restaurateurs et l’amicale des pêcheurs se mobilisent pour maintenir l’équipe historique à la tête de l’Épuisette. Son propriétaire Bernard Bonnet annonce entamer une action en justice.

Le Vallon des Auffes est calme ce mardi matin d’automne. Quelques bateaux flottent à l’entrée du port. La mer ondule sous le soleil. Mais le patron du restaurant étoilé l’Épuisette, Bernard Bonnet, est en colère. Il est sur le point de faire ses valises après 46 ans d’activité.

Alors que sa famille occupe ce domaine maritime depuis près de 50 ans, la Métropole Aix-Marseille-Provence a mis en concurrence plusieurs acteurs pour délivrer une nouvelle autorisation d’occupation temporaire à partir du 1er janvier 2025, comme l’exige une directive européenne de 2017.

Or, les actuels propriétaires ne l’ont pas remporté. La Métropole a choisi le projet de l’entreprise nîmoise The Social Club et de la cheffe étoilée Coline Faulquier. Finaliste de Top Chef en 2016, elle a ouvert le restaurant Signature en 2019 rue du Rouet (8e).

Vallon des Auffes, Au Vallon des Auffes, une mobilisation pour repêcher le restaurant étoilé l’Épuisette, Made in Marseille
De gauche à droite. Alexandre Pinna, Guillaume Sourrieu, Bernard Bonnet, J-C Rostain, Charles Cieussea, et un riverain.

Près de 10 000 signatures pour la pétition

« C’est une injustice », martèle Bernard Bonnet depuis le 22 octobre, jour où il a reçu un courrier actant cette décision. À ses côtés, le chef étoilé Guillaume Sourrieu qui officie depuis 25 ans, Alexandre Pinna, le patron de Chez Fonfon et Chez Jeannot, et Charles Cieussa, président de l’amicale des pêcheurs plaisanciers du Vallon des Auffes (APPVA), et un riverain.

Jean-Claude Rostain, président du CIQ du Vallon des Auffes et Corniche, est également présent. Il a même convié la presse pour écouter les actuels gérants de l’établissement à la « réputation régionale, nationale et internationale incontestée ». Ce dernier vante les quelques 9 500 signatures recueillies par la pétition lancée au début du mois.

« Marseille bouge pour sauver l’Épuisette, et ça, je pense qu’ils l’ont sous-estimé », estime Guillaume Sourrieu. « Le Vallon, c’est plus qu’un quartier car tout le monde se connait, tout le monde se respecte, y’a une entraide et c’est le Marseille qu’on aime », laisse filer le chef, déjà un brin nostalgique.

Vallon des Auffes, Au Vallon des Auffes, une mobilisation pour repêcher le restaurant étoilé l’Épuisette, Made in Marseille
Portrait du chef Guillaume Sourrieu de l’Épuisette.

Vers des actions en justice

Les exploitants de l’Épuisette espèrent encore pouvoir changer les choses. Bernard Bonnet assure être « au début d’une longue procédure déjà entamée ».

Le patron a missionné plusieurs avocats pour travailler sur ce dossier afin de « déposer des recours y compris au tribunal administratif » sur l’autorisation d’occupation de 10 ans qu’il entend toujours récupérer.

Estimant que son projet méritait de remporter la mise en concurrence, il a envoyé un courrier à la Métropole pour être informé sur le processus de notation. « Je me battrai jusqu’au bout », conclut le locataire.

Bouton retour en haut de la page