Les santonniers de Provence se mobilisent et réclament leur labellisation officielle IG pour défendre leur savoir-faire et lutter contre les contrefaçons.
« L’enjeu est majeur pour protéger la fabrication made in Provence et faire perdurer la tradition » dénonce l’Union des Fabricants de Santons de Provence (UFSP). Alors que la saison des crèches de Noël vient tout juste de démarrer et que les foires et marchés ont ouvert ce week-end dans la plupart des villes de Provence.
Notre reportage à (re)découvrir
Les santonniers de Provence face à la transmission de leur savoir-faire
Labelliser pour mieux protéger
Les santons incarnent un patrimoine unique et profondément enraciné dans l’histoire provençale. Pourtant, certaines de ces petites figurines en argile proposées sur les marchés ne proviennent pas toujours d’ateliers provençaux, trompant ainsi la confiance des acheteurs tout en fragilisant l’activité des artisans locaux.
« Cette concurrence déloyale souligne la nécessité de mieux distinguer les véritables œuvres artisanales des imitations présentes sur le marché… Afin de préserver ce savoir-faire traditionnel et garantir l’authenticité des créations, le projet d’indication géographique (IG) revient en force sur le devant de la scène. Une initiative essentielle pour protéger à la fois les ateliers provençaux et les consommateurs », défend l’UFSP.
L’union fait la force
Cette labellisation Indication Géographique (IG) est en effet rendue possible depuis la loi « Hamon » de 2014. C’est pourquoi, depuis 2016, les santonniers du territoire sont unis au sein de l’Union des Fabricants de Santons de Provence, avec l’ambition de créer une IG « Santon de Provence » pour fédérer l’ensemble des artisans du territoire.
Cette démarche, portée par des entreprises essentiellement artisanales, vise à protéger et valoriser le savoir-faire unique des santonniers de Provence. La demande doit être faite auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle), accompagnée d’un cahier des charges rigoureux et d’un plan de contrôle, garantissant ainsi transparence et authentification.
Car il faut savoir que la tradition des santons emploie près de 700 personnes en Provence, dans 150 entreprises, majoritairement familiales et rurales. Cette activité à elle seule génère plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année, avec un million de pièces vendues à environ 500 000 clients. Elle participe également à faire rayonner le patrimoine culturel de toute une région.
« Ce projet de certification IG est aujourd’hui soutenu non seulement par la Fédération Française des IG mais aussi par Philippe Huppé, ex-député, Président de l’Association Villes et Métiers d’Arts et chargé par le gouvernement du développement des IG sur le territoire », conclut l’UFSP.