La ville de Marseille a été sélectionnée par l’État pour faire émerger sur les rues Sainte et Caisserie un projet d’aménagement innovant qui doit servir de modèle dans l’adaptation au réchauffement climatique.
Voilà quelques années qu’à Marseille le réaménagement de la rue Caisserie (2e) et de la rue Sainte (1er et 7e) fait l’objet de discussions animées entre la Ville et la Métropole. L’État va finalement rassembler les deux institutions autour d’un projet qui doit servir de modèle.
Suite à l’appel à manifestation d’intérêt « Adaptation des centres-villes historiques au réchauffement climatique », la cité phocéenne fait partie des six communes sélectionnées par la préfecture de région « pour travailler à des stratégies innovantes d’aménagement ».
Via le dispositif Plus fraîche ma ville, les services de l’État, associés au Cerema et à l’Ademe, vont accompagner l’émergence d’un projet qui permettra de rafraichir la rue de la Caisserie, au pied du Panier, et la rue Sainte, entre la rue Breteuil et Saint-Victor.
« On fait le pari de réussir ce projet ensemble »
Perrine Prigent, adjointe municipale à l’amélioration des espaces publics, ne cache pas sa satisfaction de voir cette requalification, qu’elle appelait de ses voeux, se concrétiser.
Si le réaménagement des deux axes concernés était déjà envisagé par la Métropole Aix-Marseille-Provence dans le cadre de la transformation des espaces publics du centre-ville, initiée en 2019, aucune date de travaux n’était pour l’instant annoncée.
Mais à l’occasion de l’appel à candidatures de la préfecture, la Ville a reçu « un courrier de soutien de la Métropole », indique l’élue du Printemps marseillais. « On fait le pari de réussir ce projet ensemble ».
Créer de l’ombrage en préservant les vues
Pourquoi le choix des rues Caisserie et Sainte ? « Ce sont deux axes à la fois habités et très touristiques, situés sur des sites patrimoniaux remarquables », répond Perrine Prigent.
Ces critères ont convaincu l’Etat qui cible pour cette offre d’accompagnement « les centre-villes historiques ». L’objectif est de travailler à l’adaptation de ces espaces urbains au réchauffement climatique « afin qu’ils restent attractifs et vivables ».
« L’enjeu, c’est de préserver les vues tout en créant de l’ombrage, deux éléments parfois difficilement conciliables, souligne l’adjointe. Il faut créer des zones de fraicheur qui soient des espaces refuge pour les piétons. Comme un banc sous un arbre. Mais les immeubles ont aussi un rôle à jouer. Comment les rénover pour favoriser le rafraichissement des villes ? C’est un vrai sujet d’étude. On est dans une volonté d’apprendre ».
Un exemple au niveau national
Dès 2025, Marseille va bénéficier de cet accompagnement pour élaborer le cahier des charges et recruter les prestataires. Des visites sur site, rassemblant les différentes acteurs, doivent se tenir ces jours-ci en vue de préparer les études d’avant-projet.
Les services de l’Etat seront les chefs de file dans ce soutien à la maîtrise d’oeuvre mais la Métropole restera en charge de l’aménagement que la municipalité espère voir débuter « d’ici 2026 ».
L’opération doit permettre d’achever la rénovation de la rue Sainte, déjà amorcée entre la rue Paradis et la rue Breteuil, et de poursuivre la transformation des abords de l’Hôtel Dieu, dans le sillon de la Grand Rue et de la rue Méry. Elle doit aussi servir d’exemple au niveau national pour concilier lutte contre le réchauffement climatique et préservation du patrimoine.