Pour la première fois sur le territoire, un bus à hydrogène a embarqué des passagers et circulé en conditions réelles à Fos-sur-Mer. D’autres expérimentations doivent débuter l’année prochaine.

C’est une première sur le territoire. Fin octobre, un bus roulant à l’hydrogène a circulé 10 jours en conditions réelles. Il a tourné sur la ligne 4 à Fos-sur-Mer, entre la Grand-Plage et le centre-ville.

Le véhicule opéré par Transdev pour la Métropole mobilité a pu s’approvisionner en hydrogène sur le site Air Liquide de Fos Tonkin. La « première station d’avitaillement hydrogène bas-carbone haute pression d’Europe », rappelle la Métropole Aix-Marseille-Provence.

Durant cette expérimentation, « les voyageurs comme les conducteurs ont valorisé le confort accru du fait de l’absence de vibrations du moteur », indique l’intercommunalité.

Mais son principal argument reste que l’hydrogène est « une solution pour la décarbonation du transport public durable ». Cette molécule permet « une autonomie importante et un temps de recharge identique à celui d’un véhicule thermique ».

Décarboner les transports du territoire d’ici 2030

Dans la foulée de ce test grandeur nature, six bus et autocars à hydrogène doivent circuler sur le réseau Ulysse, au Sud et à l’Ouest de l’Étang de Berre, entre fin 2025 et 2026.

« Le choix de la commune de Fos-sur-Mer comme lieu d’expérimentation n’est ni un hasard, ni anodin, déclare la présidente de la Métropole, Martine Vassal (LR). Ce territoire, symbole des enjeux de décarbonation de l’industrie et de la transition énergétique, est emblématique de notre stratégie qui vise à décarboner notre flotte de transports en commun d’ici 2030 ».

Ce projet s’inscrit en effet dans le cadre du projet HyAMMED (Hydrogène à Aix-Marseille pour une Mobilité Écologique et Durable). Il est soutenu et financé par l’Ademe, l’agence de la transition écologique.

L’hydrogène doit encore convaincre

Toutefois, ces derniers temps, l’emballement autour de l’hydrogène pour décarboner l’industrie et les transports semble se tempérer un peu, du côté des scientifiques comme des industriels. Des interrogations persistent alors que les technologies qui l’entourent sont encore jeunes.

Mais ses qualités de stockage d’énergie séduisent face à l’intermittence des énergies renouvelables et à la faible autonomie de véhicules électriques. Il pourrait aussi remplacer les énergies fossiles dans des secteurs industriels difficiles à décarboner autrement. Comme la sidérurgie du côté de Fos.

Encore faut-il être capable de produire en masse de l’hydrogène « vert », élaboré par électrolyse de l’eau à partir d’énergies renouvelables. Ce qui est loin d’être le cas sur la planète. 95 % de l’hydrogène utilisé à ce jour reste très polluant car extrait d’hydrocarbures fossiles (pétrole, charbon, gaz), rappelle l’Ademe.

Concernant l’hydrogène « vert », il nécessite des quantités d’électricité renouvelables considérables et chères. Toutefois, sur le bassin industriel de Fos, où se développent l’éolien et de photovoltaïque, la production d’hydrogène « bas carbone » est toujours dans les tuyaux.

Bouton retour en haut de la page