À 83 ans, le maître artisan horloger Jacques Bianchi continue d’exercer dans son atelier sur le Vieux-Port de Marseille, qu’il a ouvert en 1963. Pionnier de la montre de plongée, il est à l’origine du modèle JB200, devenu incontournable.

Dans l’atelier Bianchi, le calme règne, uniquement rompu par le cliquetis continu des aiguilles. Un contraste avec l’effervescence d’une fin d’après-midi au Vieux-Port, que l’on aperçoit par la fenêtre. C’est dans cet espace hors du temps que Jacques Bianchi, maître horloger de 83 ans, révise et assemble des montres depuis 1963.

Véritable légende et mémoire de la réparation horlogère, l’artisan est à l’origine de modèles devenus incontournables. Dès ses débuts, il se démarque en se spécialisant dans les montres de plongée. En 1982, il conçoit la JB200, une montre étanche accessible qui résiste à des profondeurs allant jusqu’à 200 mètres, dotée d’un mouvement à quartz France Ébauches.

« La montre a un usage très important dans la plongée, il fallait donc un cadran très lisible, avec des points bien marqués et des aiguilles distinctes », explique le passionné. Ce modèle a équipé de nombreux plongeurs amateurs et professionnels, séduits par sa fiabilité et sa simplicité. Il a fait l’objet d’une réédition en 2021*. Ce succès le mène à réaliser 1000 modèles d’une commande pour l’armée de Terre une dizaine d’années plus tard, la JB300.

Sous son logo, une silhouette de plongeur en immersion qui occupe l’ensemble du cadran, est gravée l’inscription « Bianchi Marseille ». Une fierté revendiquée pour cet enfant de la Méditerranée : « Je veux que l’on sache qu’à Marseille, on fait des montres aussi, même si ce n’est pas vraiment une image qui colle à la ville », admet-il.

*Précision : Les ateliers Bianchi et monsieur Bianchi sont étrangers à la SAS Montres Jacques Bianchi et aux modèles que cette dernière a commercialisé dernièrement sous la marque Jacques Bianchi Marseille. Le signe de reconnaissance des montres contrôlées par les ateliers Bianchi est la présence sur le cadran de leur logo de toujours : le plongeur.

Marseille et la mer, des inspirations

L’histoire maritime de Marseille est profondément liée à celle de l’atelier. Entre les travaux de la Comex (Compagnie maritime d’expertises) et les explorations de la Calypso, Jacques Bianchi a « vu défiler tous les gens de la plongée, du plus modeste au plus grand ».

Du patron de la Comex Henri Germain Delauze au commandant Jacques-Yves Cousteau, tous toquent à la porte de l’atelier Bianchi, réparateur agréé Rolex dès 1974, pour faire entretenir leurs garde-temps. De fil en aiguille, l’horloger se lie d’amitié avec le plongeur Albert Falco ou l’apnéiste Jacques Mayol, pour qui il conçoit plusieurs prototypes.

L’horloger aime à le répéter : « Même si je n’ai pas beaucoup voyagé, à travers ces gens-là, j’ai fait le tour du monde plusieurs fois ». Grâce à ces liens, il a perfectionné des dizaines de procédés d’étanchéité uniques tout au long de sa carrière.

jacques bianchi, Vidéo | Jacques Bianchi, mémoire vivante de l’horlogerie marseillaise, Made in Marseille
L’atelier Bianchi emploie à ce jour cinq salariés.

Un nouveau modèle en édition limitée pour Frojo

Président de la FNF (Fédération nationale des métiers de création de la montre), il est aussi l’un des initiateurs du Diplôme des métiers d’art. À ce jour, Jacques Bianchi reste très impliqué et ne cesse de s’étonner des innovations technologiques qui révolutionnent le secteur de l’horlogerie. Il revient d’ailleurs tout juste d’un congrès à Genève concernant l’élaboration des normes ISO des montres étanches.

Car, pour Jacques Bianchi, l’horlogerie est avant tout « une aventure qui, tous les jours, se découvre ». Pour fêter ses 170 ans, l’entreprise de bijouterie familiale Frojo a confié à l’atelier Bianchi l’assemblage d’un nouveau modèle de plongée, « La Phocéa ». Celui-ci sera produit en édition limitée de 170 exemplaires.

Bouton retour en haut de la page