Reggaeton, hip-hop, breakdance… l’école de danses urbaines SWAG Studio, dédiée à l’inclusion par la danse des personnes réfugiées, arrive à Marseille après trois années réussies à Paris. Elle sera inaugurée le 12 octobre prochain.

Mettre en valeur les talents des danseurs réfugiés et rendre les danses urbaines accessibles à tous les publics : tel est le pari de SWAG Studio. Cette école de danse inclusive a vu le jour en 2021 dans le quartier de Belleville, à Paris. Et c’est à Marseille que ses fondatrices ont choisi de poursuivre l’aventure.

« C’est une ville multiculturelle qui bouge énormément artistiquement. Son énergie est vraiment en adéquation avec nos valeurs », affirme Pauline Terestchenko, originaire des Milles à Aix-en-Provence. Elle a créé ce projet avec Chloé Louisin pour « permettre aux artistes exilés et nouveaux arrivants en France de vivre de leurs talents, tout en transmettant leur art aux débutants de façon accessible ».

La danse comme outil d’inclusion sociale

SWAG Studio, pour « Share What Art Gives » (littéralement : partage ce que l’art donne), réunit aujourd’hui une équipe de 17 personnes, expatriés, exilés avec ou sans papiers, et une communauté de plus de 5 000 personnes, dont plus de 500 élèves réguliers.

Plus qu’un centre de danse, SWAG Studio se veut un outil d’inclusion sociale. « Pour nous, la danse est avant tout vectrice de liens et de partage », reprend la jeune femme, qui souhaite autant changer les mentalités sur les personnes issues de l’immigration que « briser le côté compétitif et intimidant qu’il peut y avoir autour des danses urbaines ».

SWAG studio, SWAG Studio, une école de danses urbaines inclusive va ouvrir près du Vieux-Port, Made in Marseille
Chloé Louisin et Pauline Terestchenko, cofondatrices de S.W.A.G. Studio. Photo : S.W.A.G. Studio

Du hip-hop en langue des signes

Le mois dernier, les deux amies ont lancé une cagnotte participative (20 000 euros) pour financer la rénovation de leur nouvel espace de 130 m², situé rue Fortia, anciennement occupé par le Centre Isadora.

En plus du studio de danse de 90 m2, l’espace comportera un grand salon dédié aux échanges entre danseurs amateurs, professionnels, élèves et adhérents. « Il y a une grosse communauté de danseurs à Marseille, notamment de break, note Pauline. Mais ils rapportent que la ville manque de lieux pour se fédérer et pour répéter ».

La troupe du SWAG Studio, composée de danseurs venus de Guinée, du Brésil ou de Colombie, investira les lieux dès le 21 octobre. Proposant, à la carte ou à l’abonnement, des cours d’afro, afrovibe, reggaeton, hip-hop et breakdance pour une vingtaine de personnes.

Dans ce QG Marseillais, l’équipe lance une nouveauté : des cours de hip-hop en langue des signes, ouverts autant aux personnes sourdes et malentendantes qu’aux entendants. Ces sessions hybrides seront menées par le Marseillais Pierre Zeltner, précurseur en France du « lite-feet », qui travaille avec des publics en situation de handicap.

Des « cours suspendus »

Le studio proposera des cours à l’unité au tarif de 15€ pour 1h30, ainsi que des abonnements mensuels et annuels pour les adhérents qui permettront d’accéder aux cours à tarif réduit, dès 10€. Afin de garantir l’accès à tous, un système de « cours suspendus » sera mis en place, inspiré du principe du café suspendu.

La cagnotte participative de SWAG Studio, ouverte jusqu’au 19 octobre prochain, a atteint la moitié de son objectif de 20 000 euros. Les fondatrices prévoient une soirée d’inauguration le samedi 12 octobre, à laquelle sont invités tous les acteurs culturels de la ville.

 

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