Le projet Deos du Grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) va entrer dans sa phase de concertation publique le 14 octobre. Le but est de construire une véritable filière de l’éolien flottant à Fos-sur-Mer.

Le grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) est à un tournant de son histoire. Ses bassins Ouest, à Fos-sur-Mer, bâtis sur la pétrochimie et la sidérurgie dans les années 60, se transforment en une base de reconquête industrielle, vitrine de la transition énergétique. L’émergence d’une filière d’éoliennes flottantes sur son foncier est une des clés de voûte de cette stratégie.

Christophe Castaner en a fait la démonstration en février dernier. Le président du conseil de surveillance du port avait annoncé le projet Deos pour 550 millions d’euros d’investissement. Il s’agit d’aménager une plateforme de 120 hectares sur le 4XL. Elle servira à fabriquer les flotteurs, les stocker et assembler les éoliennes off-shore allant jusqu’à 300 mètres de haut.

Le GPMM annonce, ce 1er octobre, ouvrir une phase obligatoire de concertation publique à partir du 14 octobre. La Commission nationale du débat public (CNDP) encadrera les débats, comme pour les autres projets voisins (Carbon, Neocarb, H2V…) sur Fos.

Fournir un terrain prêt à l’emploi

L’un des garants, Vincent Delcroix, a d’ailleurs présenté le cadre de cette concertation jusqu’au 23 décembre. « Il faudra essayer de ne pas parler de l’implantation des éoliennes au large de nos côtes », prévient le retraité, habitué de ces dossiers.

À l’issue du débat public, le GPMM lancera donc un appel d’offres pour trouver les entreprises qui exploiteront ce terrain. Sur terre, les activités industrielles doivent s’installer sur 75 hectares. Et en mer, le projet prévoit 45 hectares dédiés au stockage temporaire des flotteurs et des éoliennes.

Le Port doit donc livrer un foncier prêt à l’emploi d’ici fin 2028. « D’habitude, le port commercialise un terrain nu comme pour Carbon (…) Là, pour une fois, il devient aménageur », félicite René Raimondi, le maire de Fos-sur-Mer. « Ça va faire gagner du temps aux exploitants », ajoute le socialiste.

Des éoliennes pour renforcer la compétitivité du port

« C’est un grand atout de proposer la totalité des prestations sur un même site, explique Hervé Martel, président du directoire du GPMM. Les ports de la manche et de la mer du nord sont obligés de s’allier pour faire cette chaîne ». Le but est de sortir une éolienne tous les 15 jours, soit 25 chaque année.

Avec Deos, le port ambitionne de construire les infrastructures portuaires nécessaires pour déployer les deux parcs éoliens de l’appel d’offres n°6 (AO6 Méditerranée). Nous devrions connaître les lauréats en fin de l’année. La mise en service de ces deux parcs de 250 mégaWatt (14 éoliennes) doit intervenir d’ici 2031.

Le port entend aussi accompagner « la montée en puissance de la filière » en France. Et dans le sud de l’Europe : en Espagne, Italie, et la Grèce vers des parcs de plus grandes envergures.

Si la contribution actuelle de l’éolien flottant dans le total des installations des éoliennes en mer n’est que de 0,2% aujourd’hui, elle devrait atteindre 6% d’ici 2030.

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