Pour la rentrée, la Ville de Marseille a présenté ses actions en faveur des écoles. À commencer par les kits scolaires gratuits, désormais distribués aux écoles privées. Ou le renforcement des temps périscolaires, et la question des cantines.
Ce lundi 2 septembre sonnait la grande rentrée pour les élèves de Marseille. Comme chaque année, c’est un traditionnel rendez-vous politique pour les différents responsables de collectivités. Chacun défile dans les établissements dont il a la charge. L’occasion de jolies photos avec la jeunesse du territoire, et de présenter leurs mesures en matière d’éducation.
Le maire de Marseille Benoît Payan et ses adjoints ont la responsabilité des écoles et des crèches. L’élu y a fait un marathon ce lundi en visitant trois établissements d’affilée. En commençant, dès 8h30, par l’école Bonneveine Zenatti (8e). Elle a bénéficié d’une rénovation à un million d’euros cet été.
« Tout n’est pas encore terminé », précise Jean-Philippe Bonnin, le directeur municipal du patrimoine scolaire, sous des fils qui pendent d’un luminaire. « On terminera aux prochaines vacances ». Mais « le gros est terminé ». À commencer par « les urgences : des travaux pour les sanitaires, pour le confort thermique et acoustique (faux plafonds et double vitrage) la télésurveillance de l’école... ».
Sans oublier ce qui saute aux yeux : une cour de récréation neuve avec jeux, sols souples, arbres et « un préau bioclimatique. Il fait de l’ombre en été, mais les lames s’ouvrent pour laisser passer le soleil en hiver ». Toujours dans le viseur, ces îlots de chaleur des cours de récré très minérales à Marseille.
Des kits scolaires gratuits pour les élèves du public et du privé
Après avoir brisé la glace avec les écoliers en leur racontant ses anciennes angoisses de rentrée, Benoît Payan a procédé à la distribution des kits scolaires gratuits. Une fierté de la municipalité, que le maire considère comme un « bouclier contre la détresse économique de beaucoup de familles ».
Petite nouveauté cette année, les écoles privées en bénéficient également. « Soit 90 000 kits contre 76 000 l’année dernière, pour un budget qui atteint 1,8 million d’euros », précise Pierre Huguet, adjoint en charge de l’éducation.
Si certains s’étonnent que l’argent public finance le matériel en écoles privées, Benoît Payan ne se prive pas d’un habituel tacle à ses prédécesseurs pour se justifier : « Vous savez, quand les écoles ont été abandonnées pendant 25 ans, certains parents, dans les quartiers Nord notamment, n’ont pas eu d’autre choix que de mettre leurs enfants dans des écoles privées […]. Je ne me voyais pas faire une différence entre les petites Marseillaises et les petits Marseillais ».
📒🖊️ Pour la première fois, la Ville de Marseille distribue des kits scolaires gratuits aux écoles privées en plus des écoles publiques. Soit 90 000 kits contre 76 000 l’année dernière, pour un budget qui atteint 1,8 M€. Le maire @BenoitPayan justifie ce choix ⤵️#rentrée2024… pic.twitter.com/jkZEvmyu8v
— Made in Marseille (@MadeMarseille) September 2, 2024
Doublement des temps d’activités périscolaires dans les écoles
Deuxième étape, toujours au Sud de la ville, à l’école de la Roseraie (7e), au pied d’Endoume, pour la pause méridienne. L’occasion de mettre en avant les activités périscolaires « qui se tiennent désormais 4 jours par semaine contre 2 jours auparavant », soutient Marie Batoux, adjointe en charge de l’éducation populaire.
Derrière elle, des animateurs font jouer des écoliers au ballon avec un masque sur les yeux en référence aux Jeux paralympiques. « Nous faisons appel à 600 animateurs de plus », estime, de mémoire, l’adjointe. « Ça permet d’avoir des encadrants et des activités à midi en dehors de la cantine ». Et le maire d’ajouter : « certaines écoles peuvent désormais accueillir les élèves de 7h30 à 18h30 ».
Quelques chiffres
La municipalité précise que, depuis sa prise de fonction en 2020, le budget alloué à l’éducation a augmenté « de 32% ». Les effectifs du personnel municipal ont grossi de 20%, avec notamment 225 ATSEM de plus (+25%). La Ville investit chaque année en moyenne 35 millions d’euros dans les petites rénovations des écoles (hors du Plan de rénovation/reconstruction avec l’État).Cantines : la fin du monopole de la Sodexo est sur la table
Concernant les cantines, dont les tarifs « restent gelés » rappelle le maire, la Ville a relancé la délégation de service public pour 2025. Elle ouvre ainsi la porte à la fin du monopole de la Sodexo à Marseille. La société détient « le plus gros marché public de restauration collective d’Europe », répète Benoît Payan. « Notre priorité est d’évoluer vers autre chose qu’un monopole. Avec plus de produits de saison, de qualité, en circuit court, sans augmenter les prix ».
Alors que la Sodexo avait déjà revu sa copie pour coller aux exigences de l’équipe municipale, elle pourra toujours se positionner sur ce nouveau marché, qui vise également à diviser la cuisine centrale actuelle en trois cuisines. Pour atteindre un jour le projet de micro-cuisines partout dans la ville ? À suivre.