Depuis le matin du 2 août, les agents de la société Laser Propreté font grève en attendant la remise de 18 badges pour accéder au métro, sans lesquels ils disent ne pas pouvoir faire leur travail.
Les poubelles dégorgent dans le métro marseillais. Les agents de Laser propreté, en charge du nettoyage de la gare SNCF Marseille Saint-Charles ainsi que des stations de métro de la RTM, se sont mis en grève depuis le 2 août à 5 heures du matin.
Pour cause, depuis plusieurs mois, 18 salariés attendent leurs badges d’accès dans le métro. Selon Kamel Djeffel, représentant syndical, la RTM « se réfugie derrière de faux prétextes » indiquant que « toutes les entreprises intervenant sur des zones non accessibles au public, dont Laser Propreté, doivent faire l’objet d’un criblage auprès de la Préfecture ».
Or, un criblage – une enquête de sécurité poussée sur chaque travailleur, notamment pour évacuer le risque de radicalisation – peut s’étaler sur plusieurs semaines, comme c’est le cas actuellement.
Des salariés qui ne « doivent pas faire l’objet d’un criblage »
Kamel ajoute par ailleurs que les 18 personnes concernées « ne sont pas affectées aux espaces non accessibles au public » et donc « qu’ils ne doivent pas faire l’objet d’un criblage ».
Le 5 août, Laser Propreté a donc adressé à la RTM un courrier, que nous avons consulté et qui corrobore cette version. L’entreprise indique que ses salariés en attente d’un badge « ne sont pas appelés à intervenir dans de telles zones ».
Kamel pointe de surcroît le lien entre les salariés concernés avec l’organisation syndicale. « Ils disent qu’on est des emmerdeurs donc ils font ça pour nous empêcher de travailler », insiste-t-il. Depuis ce matin, huit badges seraient en cours de fabrication, mais ils concernent des suppléants syndicaux. Les 10 autres sont des élus du personnel.
Laser Propreté met en demeure la RTM
Dans cette missive, Laser Propreté regrette « une volonté de nuire aux salariés et directement à notre société » et exige une mise en demeure sans délais. Demain, des élus syndicaux se rendront à l’inspection du travail pour tenter de faire valoir leurs droits.
De son côté, la RTM rétorque à Made in Marseille que « sur les 58 accréditations demandées, 50 d’entre elles ont été délivrées à Laser à ce jour et 8, dont certaines transmises hier et aujourd’hui, sont en cours de vérification en lien avec les services de l’Etat compétents ».
Si le conflit ne trouve pas rapidement son terme, les employés pourraient entamer une grève dans la gare Saint-Charles.