Depuis 2021, l’association Marseille Capitale de la Mer organise des stages de natation pour les enfants au Cercle des Nageurs de Marseille. Pour la première fois cette année, une semaine était destinée aux femmes.
Du 15 juillet au 16 août, les stages d’été au Cercle des Nageurs de Marseille reprennent. Ils permettent à 150 jeunes bénéficiaires de diverses associations marseillaises d’apprendre à nager et de participer à des activités en lien avec l’univers maritime, l’environnement et la nutrition. Pour cette nouvelle édition, l’association a également permis à dix femmes de bénéficier d’une semaine d’apprentissage.
Partant du constat que de trop nombreux enfants marseillais arrivent en classe de 6e sans savoir nager (de 30 à 35% aujourd’hui), l’association Marseille Capitale de la Mer entreprend depuis 2019 de nombreuses actions qui visent à reconnecter la population à l’environnement marin.
L’une d’elles visait à créer des bassins de nage en pleine mer. En attendant de voir ce projet se concrétiser, les cours de natation se déroulent cette année encore dans les piscines emblématiques du Cercle des nageurs de Marseille.
L’heure est venue de se jeter à l’eau
Lundi matin, il est 9h30 lorsque les 22 minots, âgés de 9 à 14 ans, arrivent pour leur premier jour de stage. Malika, cheffe de projet au sein de l’association, accueille les enfants ainsi que les quatre accompagnateurs de l’Institut de formation, d’animation et de conseil (Ifac).
La matinée est destinée aux cours de natations, et ce sont Aline et John qui sont en charge des entraînements. « Aujourd’hui, nous allons faire les tests pour vous répartir par groupes de niveaux. Qui veut commencer ? », demande la maître-nageuse. Les enfants les plus à l’aise se lancent à l’eau sans trop de difficultés.
Certains visages se crispent et l’appréhension se fait sentir. « On va apprendre à nager avec une frite au début et après on essaiera sans. Vous allez nager sur le ventre, puis sur le dos, et vous allez vous propulser avec vos mains et vos pieds », lance Aline.
Une petite fille se lève du banc où elle attendait son tour, prend son courage à deux mains et lance des regards inquiets à ses copines qui l’encouragent. Elle saute dans l’eau, panique, et se débat avec l’élément. Sans hésiter, John se jette à son secours, faisant boire la tasse à son smartphone waterproof. « Ce sera le groupe 2 pour la demoiselle, et nous allons te donner une ceinture flottante », lance l’entraîneur.
11h sonne, l’heure de la douche et du goûter bien mérité pour les petits baigneurs. Le déjeuner se déroulera au jardin du Pharo avant de prendre la direction de l’ancienne consigne sanitaire où un grand jeu de piste sur l’histoire de Marseille et de ses habitants les attend.
Des activités variées en lien avec l’univers marin
Sur les cinq jours de la semaine qui composent le stage, chaque après-midi est dédié à une activité thématique ludique. Les enfants participent à des animations en lien avec l’art, le sport, la biodiversité, l’histoire et la géographie. Vendredi, ils plongeront, par exemple, à la découverte du musée subaquatique.
Cette année, les enfants bénéficient également de cours de nutrition avant de rejoindre le bassin. « C’est une question de santé publique, il était donc tout à fait cohérent que l’aspect nutritionnel s’intègre dans ce programme sportif et environnemental », affirme Marie-Dominique Champloy, cofondatrice de Marseille Capitale de la Mer.
« Il est certain que le nombre de Marseillais ne sachant pas nager est alarmant, mais cela va au-delà de cette lacune. Il existe un manque d’appropriation de la mer et des métiers qui lui sont liés », déplore la présidente de l’association. L’objectif des animations est donc de sensibiliser les stagiaires aux enjeux et aux activités qui se développent dans une ville du littoral.
Les stages s’ouvrent aux Marseillaises
La semaine passée, pour la première fois, dix femmes de tous âges ont pu bénéficier de ce stage d’initiation. Parmi elles se trouve Sihem, bénévole au sein de l’association. Si elle encadre les enfants durant les cinq semaines de stages, elle-même s’est initiée à la baignade dans le bassin olympique lors de ce stage 100% féminin.
« Le premier jour, certaines n’arrivaient même pas à mettre la tête dans l’eau, ni à avancer. Dès le troisième jour, elles ont débloqué la peur et certaines ont réussi à avancer sans frites », s’enthousiasme cette dernière.
Parmi les participantes, deux sont âgées de plus de 70 ans, et les autres sont des mères de famille. « Pour les femmes qui ne savent pas nager, c’est très compliqué d’emmener leurs enfants à la plage. Cela suscite beaucoup de freins dans l’éducation maritime qu’elles donnent à leurs enfants et c’est leur motivation première », affirme Marie-Dominique Champloy.
L’association souhaite faire évoluer son offre de stage d’année en année et compte renouveler l’ouverture du projet Un Pas Vers la Mer pour les femmes. « Cet engagement, c’est aussi pour nous l’occasion de porter un discours. La Méditerranée, c’est ce qui nous lie, c’est aussi une façon de faire société et on en a bien besoin », conclut l’ambassadrice de l’association.