Le groupement retenu pour transformer le hangar du J1 a revu sa copie pour assurer la viabilité économique du projet. Pôle culturel, pavillons flottants, végétalisation… voici les nouveautés.
La rénovation du hangar du J1 est devenu un serpent de mer… qui pourrait enfin sortir la tête de l’eau. Le groupement Adim Provence (Vinci construction), avec la Caisse des dépôts et l’agence d’architecte Carta – Reichen et Robert associés, va déposer, selon nos informations, une modification du permis de construire dans les prochains jours.
Retenu en 2019, le projet initial « La Passerelle » visait à réhabiliter le hangar portuaire, construit par la société Eiffel en 1923, en un pôle de loisirs avec une piscine, un mur d’escalade, un spa, ou encore une salle e-sport. Un hôtel de luxe, des restaurants, et une canopée végétalisée ouverte sur l’espace public, étaient aussi annoncés.
Une fois la convention d’occupation temporaire de 70 ans signée avec le port de Marseille en 2020, le permis avait été accordé en mai 2022. Le chantier devait initialement être livré en 2024, avant l’accueil des Jeux olympiques cet été.
Les modifications font « consensus »
À la suite du désistement d’un investisseur important, et face à la hausse des prix des matières premières post-covid, les porteurs du projet ont préféré « rationnaliser » leur projet pour trouver un modèle économique viable. Ce changement de cap a ainsi repoussé le chantier de deux ans.
Face au retard accumulé, pendant ses traditionnels vœux à la presse début 2024, le président du directoire du grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM), Hervé Martel, avait sommé le groupement d’accélérer le mouvement. « C’est la dernière année pour boucler », insistait pour sa part Rémi Costantino, directeur général adjoint.
Et c’est chose faite. Au printemps, la nouvelle feuille de route a été présentée devant les parties prenantes : le port, les Architectes des bâtiments de France (ABF), la Ville de Marseille, la mairie de secteur et les Marins Pompiers. « Les modifications font consensus », nous confie une source proche du dossier.
Le pôle loisirs transformé en pôle culturel
Tout le volet e-sport, réalité augmentée et mur d’escalade est supprimé. La piscine extérieure et les activités aquatiques également.
À la place de la piscine, il envisage d’installer des plateformes flottantes, à l’instar du pavillon du Cercle Nautique et Touristique du Lacydon (CNTL) sur le Vieux-Port, pour que les promeneurs puissent profiter de la darse.
Le groupement a remplacé le pôle de loisirs par un pôle culturel de 4 000 m2 « immersif » et « évolutif » dédié à la mer.
Un positionnement « prime »
Le complexe hôtelier de haut standing (4 étoiles) reste intégré au programme. Au même titre que l’offre de restauration plutôt « prime ». Depuis leurs terrasses en rez-de-chaussée, les restaurants offriront une vue imprenable sur la rade marseillaise.
Autre espace conservé : l’espace de coworking. Plusieurs directions régionales de « sociétés de premiers rangs » ont donné leur accord pour emménager dans les futurs bureaux.
À l’extérieur, la canopée prévue pour rafraîchir l’espace est aussi toujours d’actualité. Cette dernière sera même davantage végétalisée par rapport au projet initial.
Un lieu toujours ouvert sur la ville
Le hangar du J1, actuellement inaccessible derrière les grilles du port de Marseille, sera donc bel et bien ouvert sur la ville. Cette ouverture devrait offrir une jonction piétonne du littoral plus agréable entre les Terrasses du port et le J4, où l’on retrouve le Mucem et la grotte Cosquer.
Si le permis est de nouveau validé, le chantier commencera début 2025. Le groupement se dit « dans le timing » pour, enfin, ouvrir une nouvelle page du réaménagement des quais de la Joliette.