Le directeur de La Criée dévoile son programme 2024-2025 avec 50 projets et 165 levers de rideaux. Cette nouvelle saison, tournée vers la jeunesse, veut « ouvrir » la scène du théâtre national un peu plus.
Un lapin de garenne gambade sur la couverture du programme du Théâtre national de la Criée pour illustrer le thème de cette nouvelle saison 2024-2025. Une manière symbolique de bondir et rebondir pour le directeur Robin Renucci.
Nommé fin mars 2022 par la Ville de Marseille et le ministère de la Culture, l’acteur de 67 ans entend ainsi montrer que le Centre dramatique national (CSN) est un lieu où « la pensée politique » circule : l’écologie, le féminisme, l’exil, la démocratie… Et qu’il souhaite poursuivre son engagement pour la jeunesse et l’éducation populaire.
Le directeur a ainsi choisi de produire les créations de trois jeunes artistes : Tamara Al Saadi pour son spectacle « Taire », Louise Vignaud pour « La tête sous l’eau » et Kristina Chaumont pour « La tête loin des épaules ».
Questionner le monde du travail
La pièce « La tête sous l’eau », présentée du 16 au 18 octobre, est mise en scène par Louise Vignaud et écrite par Myriam Boudenia, en partenariat avec la compagnie La Résolue. (Réserver ici)
Cette production de La Criée met en scène quatre élèves apprentis comédiens (Masiyata, Thomas Cuevas, Alice Rodanet et Arron Mata) de l’Ecole régionale d’acteurs de Cannes et Marseille (ERACM). Chacun, la tête sous l’eau, tente de respirer à sa manière dans un monde du travail complexe et écrasant et de rebondir comme il peut.
Réfléchir avec fantaisie à la maladie psychique
Du 8 au 10 novembre, au Couvent Levat, puis du 16 au 19 avril, au théâtre L’Astronef, « La tête loin des épaules » est un seul-en-scène écrit, mis en scène, et interprété par Kristina Chaumont. (Réserver ici)
La pièce fait écho à la vie personnelle de l’autrice quand elle apprend, à l’âge de six ans, que sa mère est atteinte de troubles bipolaires. Kristina Chaumont tente d’aborder une réflexion collective sur la souffrance psychique avec humour et fantaisie.
Faire dialoguer Antigone et une adolescente
Le spectacle « Taire » de Tamara Al Saadi revisite, du 29 janvier au 7 février 2025, la pièce classique Antigone de Jean Anouilh avec 12 interprètes sur scène, dont un chanteur. (Réserver ici)
La dramaturge veut faire dialoguer une adolescente placée à l’aide sociale dès la naissance – « comme 400 000 enfants en France », rappelle Tamara – et Antigone « une figure iconique de la jeunesse ». Qu’ont-elles à s’apprendre ? Et pourquoi doivent-elles se taire ?
Réponse au cours de neuf représentations en début d’année prochaine, accompagnées du dispositif « relax » voulant « assouplir les codes du théâtre » : on peut sortir, aller dans un espace détente, réagir à ce qu’on voit.
« Ouvrir » davantage le théâtre
Dans cette même perspective, Robin Renucci veut « ouvrir le théâtre » à d’autres publics. Le 20 décembre, l’ancienne halle aux poissons, se muera alors en « bal imaginaire » le temps d’une soirée organisée par l’agence de voyages imaginaire. Un grand drapeau blanc, symbolisant la paix, la trêve, sera hissé sur la façade de La Criée au son d’un accordéon.
La pièce de Julie Bérès « désobéir » (représentée du 24 au 27 avril 2025) sera aussi suivie d’un karaoké le 24 avril. L’autrice Alice Zeniter, primée pour son livre « l’art de perdre », y a collaboré.
Elle présentera également son propre spectacle, du 27 novembre au 1er décembre, « Edène » : l’histoire d’une jeune femme noire, précaire, qui veut s’émanciper par l’écriture. Autour de ce spectacle, les élèves du lycée Thiers partageront leur regard sur le spectacle vivant avant leur arrivée dans la salle.
Entre juin et juillet, La Criée proposera aussi un partenariat avec le Festival de Marseille (La programmation de cette année).
Retrouvez en détails toute la programmation de la Criée.