La RTM a présenté sa refonte du réseau de bus marseillais. Elle met l’accent sur l’offre de transports en soirée, sur la création de 7 nouvelles lignes et sur l’amélioration de la desserte des lignes existantes.
En 2022, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Régie des transports métropolitains (RTM) annonçaient leur volonté de restructurer complètement le réseau de bus marseillais en 2025. Mais le premier projet présenté au public en 2023 et soumis a une concertation n’avait pas convaincu.
La RTM a « retravaillé » sa copie et présente aujourd’hui une nouvelle mouture pour « coller aux attentes des voyageurs et aux retours de la concertation ». Selon Catherine Pila, présidente de la RTM, avec ce nouveau projet, « 90 % des demandes de la concertation sont satisfaites ».
« Révolution des transports », « choc de l’offre », les superlatifs ne manquent pas. Ils sont toutefois à relativiser au regard des chiffres présentés concernant cette refonte du système de bus. D’un point de vue kilométrique, c’est pour l’instant une augmentation du réseau « inférieure à 10% », précise le directeur métropolitain de la mobilité, Claude Faucher.
Il vise l’horizon 2030, pour atteindre « 15% » et une augmentation de « 25% d’arrêts de bus desservis ». Soit six ans avec un budget total de 80 millions d’euros, fonctionnement et investissements compris. À la publication de cet article, la Métropole ne nous a pas précisé si ce budget représente une hausse par rapport à l’exercice précédent. Elle avait précédemment indiqué vouloir mener cette refonte « à coût constant », sans moyens supplémentaires.
17 lignes en soirée dont une navette vers la colline de la Garde
Ce mercredi 29 mai, au siège de la Métropole, Catherine Pila a surtout présenté une « amélioration » du réseau de bus. Le projet repose sur « des itinéraires affinés, des meilleures fréquences de passages, et une plus grande amplitude horaire ».
C’est sur ce dernier point que le réseau de bus va principalement changer dès ce week-end, à partir du 1er juin, « avec une desserte en soirée revue à la hausse ». En effet, 17 lignes passeront en horaires de soirée, avec des bus jusqu’à 1h du matin, contre 12 aujourd’hui. À noter que la navette jusqu’aux Goudes circulera jusqu’à 23 heures.
Principale innovation : un nouveau type de service de soirée « à la demande » desservira la colline de la Garde, en haut du 7e arrondissement, au départ du Vieux-Port, cours Jean-Ballard. Sans ligne prédéfinie, le voyageur décidera de l’arrêt de bus où il souhaite être déposé dans le secteur d’Endoume, Bombard, Saint-Victor, Roucas-Blanc, Vauban… Cette navette partira toutes les 30 minutes, de 21h à 1h du matin, « toute l’année ».
Pour les fêtards les plus sérieux, la RTM lance également le service « Noctambus ». À partir de septembre, deux lignes circuleront toutes les heures entre 1h30 et 4h30, du jeudi au samedi. Au départ du Vieux-Port, l’une traversera la ville vers le Nord jusqu’au technopôle Château-Gombert. L’autre, vers le Sud, rejoindra Luminy.
L’intensification du réseau de soirée et de nuit, détaillé ici, doit se poursuivre en 2025, annonce la Régie des transports.
7 nouvelles lignes et 11 améliorées en 2025
Pour l’amélioration du réseau de jour, la RTM table sur 7 nouvelles lignes de bus, comme le très attendu bus à haut niveau de service (BHNS) B4, au Nord, entre Gèze et La Fourragère. Ou encore son équivalent vers le Sud, le BHNS B5, via la rocade L2, puis le Boulevard Urbain Sud, jusqu’à La Gaye, futur terminus du tramway.
Pour le reste, la RTM annonce l’amélioration de 11 lignes marseillaises, qui seront étendues et renforcées, notamment vers le littoral, et dans le centre-ville avec la création de navettes de proximité. D’autres nouvelles lignes doivent desservir le territoire, notamment les villes périphériques d’Allauch et Plan-de-Cuques.
« Nous prenons compte de ces améliorations », note Audrey Gatian, adjointe au maire en charge de la mobilité. Mais « la révolution attendue n’a pas lieu ». Elle estime que « les grandes ambitions à la base du projet ont été revues à la baisse ». Elle note, par exemple, que des quartiers et noyaux villageois mal desservis ont été oubliés, comme l’Estaque au Nord.