Après avoir été décoré de mosaïques et avoir fait tourner les têtes de tous les Marseillais, le banc le plus long du monde sur la Corniche Kennedy va peut-être de nouveau redevenir en béton brut. Comme nous l’a expliqué celle qui l’a imaginé Paola Cervoni, la mairie qui lui avait donné son accord, revient finalement sur sa décision et voudrait que les mosaïques soient retirées. Une situation que n’approuve pas la maire de secteur Sabine Bernasconi.
Alors, pourquoi alors ne pas envisager un projet pour en faire un « objet monde » à l’instar de l’ombrière du Vieux-Port ou du banc de Gaudi à Barcelone ? Reportage.
Le contexte : des mosaïques imaginées par une association marseillaise
En janvier et mai dernier, l’association Viv’Arte menée par sa fondatrice Paola Cervoni a recouvert 13 bancs de la Corniche de mosaïques. Nous vous en parlions ici à l’occasion d’un reportage photo exceptionnel au coeur du projet.
Les œuvres ont été réalisées par des centaines d’enfants au cours d’ateliers dans des écoles de Marseille, des centres sociaux ou des MMA et même par trois grand-mères d’une maison de retraite. D’autres sont d’ailleurs actuellement en cours puisque l’association a reçu l’accord de la Mairie pour décorer au total 25 parcelles du plus long banc du monde pour cette année.
Mais le 20 mai dernier, les mêmes services de la mairie centrale qui lui ont donné les autorisations informent Paola Cervoni que les mosaïques doivent être retirées. Le motif demeure pour le moment inconnu. La fondatrice a réussi à obtenir un rendez-vous, au 8 juin prochain, avec le chef de ce service pour défendre son projet et espérer obtenir l’accord pour garder le travail déjà commencé.
Un site soumis à une réglementation imposée
Comme pour tout projet prévu à Marseille, la mairie de secteur est consultée pour donner son avis. La Corniche étant situé dans le 7ème arrondissement, c’est donc la mairie du 1er secteur de Marseille et sa maire, Sabine Bernasconi, qui avaient été consultés sur la question des bancs de mosaïques.
Un projet pour lequel la maire avait donné son avis favorable compte tenu du fait qu’il s’agissait d’un petit tronçon qui devait être décoré. Car comme nous l’explique Sabine Bernasconi contactée aujourd’hui « La Corniche fait partie du patrimoine de Marseille, c’est un site classé. Tout ce qui est de nature à changer son image doit passer par un appel à projets avec concertation des Marseillais ».
Pour décorer ses 25 bancs, Paola Cervoni n’avait donc besoin que d’autorisations. Autorisations qu’elle a eu, au nombre de quatre par l’un des services de la mairie centrale. C’est seulement dans la troisième qu’une phrase stipule, et est peut-être la source du quiproquo, de « rendre les lieux à l’identique pour le 8 mai ». Or, les précédentes autorisations ne le mentionnaient pas et son cahier des charges a toujours stipulé que les poses seraient définitives.
Pourquoi pas un projet global pour décorer la Corniche ?
Face à la demande de la mairie de retirer ses bancs de mosaïques, Paola Cervoni a lancé une pétition pour obtenir le soutien des Marseillais. Ces derniers ne se sont d’ailleurs pas fait attendre puisque déjà plus de 7 500 personnes ont signé sa requête. Elle bénéficie également du soutien de Sabine Bernasconi.
« C’est une jolie réussite car c’est un travail soigné et très bien fait qui s’intègre parfaitement dans l’environnement. Puisque c’est réussi et que c’est une structure qui se veut pérenne, je pense qu’il faut qu’on garde ces bancs et qu’on termine la partie déjà commencée », met en avant Sabine Bernasconi.
Face à l’engouement des Marseillais pour le projet, pourquoi ne pas aller encore plus loin et lancer un appel à projets pour décorer l’ensemble de la Corniche tout en gardant la partie déjà habillée de mosaïques ? « Il y a une tendance générale à vouloir améliorer le mobilier urbain par un geste design et artistique et je pense qu’on a tout à y gagner à le faire à l’échelle de la ville. Mais ce serait aux Marseillais, par le biais d’une concertation, de choisir les lieux qui pourraient faire l’objet d’un geste artistique », souligne Sabine Bernasconi.
Paola Cervoni a rendez-vous le 8 juin avec les services de la ville pour savoir si oui ou non, ces mosaïques pourront rester en place.
Par Agathe Perrier
A ….11.000 kilomètre de ma ville…J’ais toujours cette nostalgie….ce qui fait que les MARSEILLAIS sont toujours Fidèle a leur belle ..Ville…?
Ce banc est magnifiquement décoré, en plus il n’a pas été tagué, c’est un signe, il faut qu’il reste ! bravo aux artistes.