Les services de la Ville de Marseille tiendront une permanence mensuelle au centre LGBTQIA+ pour accompagner ces publics dans leurs démarches d’état civil, d’accès aux droit et aux solidarités.
Le ministère de l’Intérieur vient de publier ses chiffres sur les atteintes envers les personnes LGBTQI+, en augmentation de 13% par rapport à 2022. Avec une croissance particulière des crimes et délits (agressions, menaces, harcèlement…) de 19%. « Un taux de violence alarmant », s’inquiète Olivier Raynaud. Il est le président du tout nouveau centre LGBTQIA+ de Marseille, ouvert en décembre 2023 en plein centre-ville.
Le site offre une grande diversité d’actions pour la visibilité et les droits des Lesbiennes, Gays, Bis, Trans, Queers, Intersexes, Asexuels et +. Notamment par l’accompagnement social, de santé et administratif. « Les différentes discriminations envers les personnes LGBTQIA+ provoquent de la souffrance, de l’isolement et de la précarité », rappelle Audrey Garino.
L’adjointe au maire, déléguée à la solidarité, évoque ainsi l’importance d’intégrer ces populations aux différents dispositifs d’aides que porte la municipalité. « L’hébergement d’urgence adapté et l’accès aux douches publiques pour les situations de rupture familiale, par exemple. Mais aussi l’accompagnement des centres sociaux », énumère-t-elle, parmi les actions censées illustrer une politique « volontariste ».
« La violence administrative et institutionnelle » dans le viseur
Mais la véritable nouveauté est annoncée par son homologue Sophie Roques, adjointe en charge de lʼétat civil. « Nous avons décidé, de manière expérimentale, d’ouvrir une permanence des services de l’état civil ici, à destination des personnes LGBTQIA+ ».
Ainsi, des agents de la municipalité seront présents au centre une fois par mois pour accompagner le public du site dans leurs démarches administratives.
« On a fait le constat d’une défaillance d’accueil des personnes LGBTQIA+, estime-t-elle. En particulier les personnes Trans, pour qui la violence administrative et institutionnelle fait partie du quotidien ».
« Marseille peut donner des exemples au niveau national »
Une souffrance que le coordinateur du pôle santé-social du centre LGBTQIA+, Sasha Dvanova, illustre amèrement : « Ces trois derniers mois, nous comptons cinq tentatives de suicide chez notre public trans », dont certaines semblent avoir abouti.
Pour lui, ce nouveau dispositif est une véritable avancée. « Une première en France. Marseille peut donner des exemples au niveau national » sur la lutte contre ces discriminations, estime-t-il.
Sans oublier toutefois d’énumérer les nombreuses carences qu’il reste à combler selon lui chez les institutions publiques dans l’accompagnement des personnes LGBTQIA+. « La santé mentale, une meilleure médiation en santé, le renforcement de l’hébergement d’urgence, la question des réfugiés… ». Une étude est d’ailleurs en cours pour faire « un diagnostic sur les besoins invisibles ». À suivre.