En pleine préparation olympique, le Pôle France Voile de Marseille nous a ouvert ses portes pour découvrir le quotidien des athlètes dans leur camp de base flambant neuf.

10 heures : Le café des champions

En pénétrant les lieux, le taux de champions au mètre carré donne le vertige. Petit extrait à la machine à café : « Hey Axel ! Félicitations pour ta victoire au championnat d’Europe ! On t’a suivi en live ». « C’est vous qu’il faut féliciter, les nouveaux champions du monde ! »

15 jours plus tôt, aux Canaries, Clément Péquin et Erwan Fischer sont devenus le premier équipage français à remporter le titre mondial de dériveur 49er. Pour sa part, Axel Mazella a décroché la première place européenne en kitefoil (kitesurf à aileron) en Espagne. Dans la même compétition, les Françaises ont trusté les trois premières places du podium féminin. Au sommet, Lauriane Nolot, qui gagne tout depuis un an. “Elle est en repos, mérité, aujourd’hui”, nous confie Axel.

Voile, Une journée dans le camp de base de l’équipe de France Voile à Marseille, Made in Marseille

10h30 : Séquence Actors Studio

On retrouve ce même Axel dehors avec une équipe de France Télévisions. Durant 20 minutes, il garde la même pose pour tourner un plan sous tous les angles avec drones et caméras. En pleine année olympique, les journalistes défilent. “Ça fait partie des Jeux !” rigole-t-il. Tous les athlètes que l’on croise mettent le mental au centre de leurs performances, et chacun gère la pression médiatique à sa façon. “Moi, je m’en sers de moteur, mais d’autres fuient la presse.” 

11 heures : Les jeunes dans la partie

Xavier Mariani est responsable du pôle espoir de planche à voile à foil. Dans une salle deréunion, il projette le planning des stages et compétitions aux jeunes lycéens. “Mais on n’a pas de vacances en fait ?” ; “La coupe à Saint-Raphaël, pas sûr que ça le fasse avec le Bac…” Xavier recentre le débat : “Il y aura des observateurs. Pour rappel, on va entrer dans une période post-olympique avec la reconstruction des effectifs seniors.” Traduction : les instances vont recruter du sang neuf pour les prochains JO. C’est le moment de briller.

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13h30 : Pousser la fonte

“Vous allez faire du rab, je vous préviens ! Fallait pas me prendre pour un jambon sur l’exercice d’avant”, lance Benjamin Augé, chronomètre en main. Entraîneur de voile et préparateur physique, il mène une séance de renforcement musculaire avec la team France de wing foil.

Cette nouvelle discipline est en plein boom. Vous avez peut-être déjà aperçu ces planchistes qui tiennent une aile à bout de bras. “Le sport est trop récent pour entrer aux JO. Il y sera sûrement en 2032”, affirme Mateo Dussarps, qui évolue dans le top 10 mondial.

14H30 : Bricolage et vie de couple

Dans le hangar, Clément Péquin et Erwan Fischer assemblent leur bateau qu’ils viennent de recevoir en pièces détachées. “On fait les réglages nous-mêmes. Il y a une équipe d’ingénieurs en soutien, mais ce qui prime sur les calculs, ce sont les sensations en mer.”

Le duo explique l’importance de leur relation dans leurs performances, quand un autre champion de la même discipline débarque à l’improviste. Jérémie Mion est déjà sélectionné pour les JO en mixte avec sa partenaire Camille Lecointre. “C’est un peu comme un couple : passée la lune de miel, on navigue ensemble 200 jours par an sur ce petit bateau, avec la pression, les difficultés, les déceptions… Il faut savoir entretenir les liens, le respect. Et se laisser respirer aussi.” 

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16 heures : La météo, l’épreuve de patience

Alors que ses jeunes athlètes s’ennuient sur les canapés, le responsable du pôle espoir joue à monsieur météo : “La queue de mistral mollissante continue de tomber… C’est ça, la voile. Être prêt à se jeter à l’eau à tout moment, et être patient le reste du temps.”

Pour le Pôle France, aujourd’hui, ce sera la salle de sport et le bricolage au hangar. Pas de mise à l’eau, donc, excepté pour les wingsurfers qui ne lâchent pas l’affaire et sautent dans un van pour aller chercher des rafales sur l’étang de Berre. Bon vent !

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