La Région Sud veut harmoniser et fluidifier le système de billettique des transports ferroviaires et routiers, avec d’ici à un an, la mise en place d’un titre de transport unique.

Voyager avec un seul billet en main. C’est l’objectif que vise la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec la mise en cohérence de tous les services de transports dont elle est l’organisatrice, ferroviaires comme routiers.

« Cette harmonisation va concerner l’information voyageur avec un outil dynamique et intermodal et la billettique avec un système de distribution unique. Il aura la capacité à terme de proposer aux habitants de notre région des innovations très attendues, comme le paiement par carte bancaire des trains des trajets régionaux et surtout la mise en place d’un titre unique pour les transports dont nous avons la charge », explique Jean-Pierre Serrus (Notre Région D’abord) vice-président aux Transports de la Région Sud, en présentant le rapport lors de la plénière du vendredi 5 avril 2024.

À ce jour, la réservation des billets de transports sur les lignes régionales s’effectue sur les bornes et applications de la SNCF. Mais avec l’ouverture à la concurrence actée en 2022, ce nouveau système d’information et de billettique régional (SIBR) doit permettre de réserver son billet quelque soit l’opérateur.

Pour rappel, les premiers trains de SNCF Sud Azur opéreront sur l’Etoile de Nice à partir de décembre 2024 et Transdev sur la ligne Marseille-Toulon-Nice en 2025.

Un délégataire pendant huit ans

Pour mettre en œuvre « ce dispositif novateur en France », souligne Jean-Pierre Serrus, la Région Sud a choisi de s’appuyer sur une délégation de service publique (DSP) pendant huit ans.

C’est le groupement Sud Mobilités technologies, composé des sociétés SNCF Voyageurs, SNCF Connect & Tech Services, Capgemini Technology Services et Matawan, qui a été retenu face à un autre consortium d’acteurs, à l’issue d’une procédure de mise en concurrence démarrée dès 2022. « Ce groupement a remis une offre qui a recueilli la meilleure note financière mais également la meilleure note technique », justifie le vice-président.

Cette dernière comprenait la compréhension des enjeux, l’exploitation et la maintenance du système, le planning de mise en œuvre et la qualité technique. « Le rapport d’analyse est sans appel », poursuit l’élu, chiffres à la clé, le lauréat ayant obtenu la note finale de 15,8 contre 12,7 pour l’autre candidat. 

Des investissements conséquents

Le rapport présenté aux conseillers régionaux visait ainsi à approuver le choix du délégataire et les financements associés. Les investissements représentent une enveloppe globale de 40 millions d’euros sur la durée du contrat. « L’ensemble des systèmes de distribution va être changé, comme l’ensemble des systèmes de contrôle d’accès, il y a également beaucoup de matériel et des logiciels à mettre en œuvre…», précise le vice-président.

Les coûts de fonctionnement sont, quant à eux, évalués à une charge annuelle de 20 à 27 millions d’euros suivant les recettes. « On aura évidemment en contrepartie un gain, par rapport à ce que nous coûtait le système actuel, évalué à 18 millions d’euros, donc la charge supplémentaire n’excédera pas 10 millions d’euros et elle restera à préciser en fonction de la quantité de billets et de voyageurs observés ». 

Le Rassemblement national a déposé un amendement visant à modifier le nom du groupement. Ce dernier a été rejeté puisque « c’est le nom que s’est choisi le groupement d’entreprises, justifie Jean-Pierre Serrus, et en vertu des principes fondamentaux de la liberté du commerce et de l’industrie, nous n’avons ni les moyens, ni les leviers, ni même l’envie, d’imposer à nos prestataires et partenaires le choix d’une appellation ».

Vers un billet unique de transports avec les métropoles ?

La Région Sud travaille, en parallèle, sur un titre de transport unique avec les métropoles (Aix-Marseille Provence, Toulon et Nice) afin de simplifier le voyage des passagers entre les métropoles.

Par exemple, un habitant de Marseille pourra prendre le métro, puis le TER jusqu’à Nice, et le tramway niçois avec le même billet. Cette petite révolution doit aussi « être mise en place le plus rapidement possible », promet l’élu régional.

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