Avec une fréquentation record de 10,8 millions de passagers et sa modernisation, l’aéroport Marseille Provence veut attirer les touristes étrangers et développer ses destinations internationales pour soutenir sa croissance.
L’aéroport Marseille Provence n’avait pas mené de tels travaux depuis les années 90 avec la création du hall B. Plus de 30 ans plus tard, la refonte du terminal 1 en bâtiment moderne, pour 200 millions d’euros, doit correspondre aux standards internationaux et améliorer l’expérience des voyageurs.
Le 17 juin, les passagers transiteront par la même entrée principale avant de déambuler devant 18 nouvelles enseignes très locales. « Dès qu’ils auront posé un pied dans l’aéroport, ils seront déjà en Provence », assure Julien Boullay, le directeur commercial et marketing.
Le parcours optimisé doit aussi permettre d’augmenter le panier moyen des clients : « Nous estimons que les dépenses dans les commerces vont augmenter de 50% », reprend le responsable. En 2024, il prévoit une hausse du chiffre d’affaires de l’aéroport de 8%, passant de 185 à 200 millions d’euros.
Des avions plus gros et mieux remplis
La rénovation de l’aérogare n’a pas pour but d’augmenter le volume des voyageurs. « Ce nouveau bâtiment permet simplement de se mettre à niveau », insiste Thomas Busser, le directeur de la communication.
Car les visiteurs répondent déjà présents. En 2023, l’aéroport Marseille Provence signe un record de fréquentation de 10,8 millions de passagers contre 10,1 millions en 2019 (+6,4%).
Le nombre de vols connait un léger recul de 0,7% par rapport à 2019. « Les avions sont de plus en plus gros avec une moyenne de 180 sièges, justifie Julien Boullay, et les compagnies remplissent mieux les avions ».
Miser sur l’international
Si les passagers plébiscitent encore les vols domestiques (32%), la plateforme aéroportuaire propose 128 destinations dans 36 pays. Et entend miser davantage sur le développement vers l’international.
« Depuis le Covid, nous constatons une hausse des voyageurs internationaux, venant d’Europe mais aussi de beaucoup plus loin, comme Montréal. Cet hiver (octobre-mars) Air transat a proposé deux vols par semaine alors que la compagnie n’en proposait que l’été, soutient Thomas Busser. C’est une bonne nouvelle pour la région et la désaisonnalisation du tourisme ».
Dans ce contexte, la marque territoriale One Provence doit permettre de « valoriser les mêmes faire-valoir à l’étranger » avec les autres membres du conseil d’administration, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence (CCIAMP), Aix-Marseille Université (AMU) ou encore l’aménageur Euroméditerranée.
Cet été, les Jeux olympiques devraient donner un coup de boost à la fréquentation avec les épreuves de voile et de football, à partir du 24 juillet prochain, qui ont lieu à Marseille. Tout comme six nouvelles destinations : Stockholm en Suède, Antalya en Turquie, Zagreb en Croatie, Wroclaw en Pologne, Amman en Jordanie et Limoges en France.
Le low-cost tire la croissance de l’aéroport
Les vols low-cost du terminal 2, opéré par Ryanair, EasyJet et Aer Lingus, permet aussi à l’aéroport de tirer son épingle du jeu. L’aérogare a gagné près d’un million de voyageurs entre 2019 et 2023, en passant de 3,1 à 4 millions.
« Le low-cost est le plus gros pourvoyeur de croissance », assure Thomas Busser, ancien cadre d’EasyJet, qui note une tendance nationale dont « Marseille est en peloton de tête ».
L’aéroport Marseille Provence est désormais la plus grande base de Ryanair en France avec cinq avions. En 10 ans, la compagnie irlandaise y a investi près de 500 millions d’euros.
Outre le transport de passagers, c’est avec le transport de marchandises (le fret) que l’aéroport Marseille Provence stabilise sa place de 2e aéroport régional après Nice. Il représente 4500 emplois directs.