La réhabilitation du parc Longchamp débute cette semaine avec les premiers travaux de renaturation. Ce projet de rénovation de grande ampleur devrait s’échelonner jusqu’en 2028.
Au terme d’une concertation citoyenne qui aura duré près d’un an et demi, le plan de réhabilitation global du parc Longchamp, visant à lui rendre son « statut remarquable », entre enfin dans sa phase opérationnelle.
Ce mardi 13 mars 2024, la Ville de Marseille réunissait donc une dernière fois les habitants et usagers pour détailler le calendrier du projet, après leur avoir déjà présenté un état des lieux historique, une analyse critique de la situation actuelle, ainsi que le scénario envisagé.
L’avenir de ce parc emblématique du 4e arrondissement semble avoir généré au fil des mois un véritabe intérêt dans le quartier et au-delà. La Ville de Marseille estime à plus de 2000 le nombre de personnes qui se seraient mobilisées, via notamment la mise en place d’un questionnaire et d’une boîte à idées.
Lancement de la renaturation dès cette semaine
Pour cet ultime rendez-vous, Nassera Benmarnia est venue avec une bonne nouvelle. L’adjointe au maire de Marseille, en charge des espaces verts et du retour de la nature en ville, annonce le démarrage des nouvelles plantations dès cette semaine.
La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), qui a été associée à chaque étape du projet, a accueilli favorablement le plan de réhabilitation qui lui a été présenté et autorise la municipalité à conduire l’ensemble du plan de renaturation en régie interne. « C’est un soulagement, ça va nous faire gagner un an », nous glisse l’élue.
Pour les travaux plus importants, il faudra patienter un peu plus longtemps. Les changements de revêtements, la fontainerie ou encore la ferronnerie seront traités dans le cadre d’une maîtrise d’oeuvre dont le marché est en cours de préparation. Il devrait aboutir d’ici huit mois.
Des phases de travaux échelonnées
L’entrée monumentale du parc va donc entamer sa renaturation dans les prochains jours, avec la plantation d’arbres sur les lisières et de massifs fleuris sur les « haricots » qui bordent la fontaine centrale. Si ce chantier doit aboutir en juin prochain, un autre plus conséquent doit être lancé en 2025 : celui de la requalification de la voirie. Le goudron laissera alors place à des pavés qui mettront en valeur l’architecture du palais.
À l’arrière du monument, sur le « grand plateau », la renaturation est annoncée pour la fin de l’année 2024. Arbres, arbrisseaux et bosquets disparus seront replantés. Des travaux plus importants seront entrepris plus tard, fin 2026. De nouveaux revêtements, en béton sablé et sablé stabilisé, viendront changer la physionomie du parc. La création d’un relais nature autour de la chapelle Buffon, dont le péril doit être levé, devrait attendre 2027.
Enfin, sur la partie basse, du côté du jardin zoologique, la renaturation interviendra d’ici le début de l’année 2026 et sera accompagnée de l’installation de jardins partagés en lieu et place de l’actuel parking, rue Jeanne Jugan. Un projet salué par le maire de secteur, Didier Jau, qui se réjouit également de la création d’ici 2028 d’une entrée de parc au niveau du boulevard Cassini, « un lien qui manquait à l’Est ».
Abandon du projet d’aqueduc piéton
Certains projets, proposés par l’architecte Corrado de Giuli Morghen, missionné pour accompagner la Ville de Marseille, pourraient ne pas passer l’épreuve de la faisabilité. C’est le cas de la piétonnisation de l’aqueduc, jugée trop compliquée à ce stade, « en-dehors peut-être des Journées du patrimoine », ou encore de la création d’un ascenseur depuis l’extrémité du grand plateau.
La transformation de la fosse aux ours en zone de fraicheur est, elle aussi, renvoyée à une temporalité plus lointaine. Le déploiement de jeux d’eau autour de la petite cascade et de son ruisseau récemment remis en eau sont en revanche envisagés pour 2027 dans le cadre de la maîtrise d’oeuvre.
« La tâche est immense, reconnait Nassera Benmarnia. La question s’était posée de fermer le parc pendant toute la durée des travaux mais on a préféré travailler par phases. On va donc voir les changements au fur et à mesure ».
Une restauration du parc à 18 millions d’euros
Alors que le plan de rénovation avait au départ été estimé à 10 millions d’euros, la copie finale s’avère finalement plus élevée, à 18 millions. Le prix à payer selon l’adjointe en charge des espaces verts pour obtenir de nouveau le statut de jardin remarquable. Pour financer cette réhabilitation, elle indique pouvoir compter sur plusieurs leviers.
Notamment le soutien de la DRAC, qui pourrait accompagner la Ville chaque année avec une enveloppe de 120 000 euros. L’Agence de l’eau s’est quant à elle dite favorable à financer une partie du nouveau système d’arrosage intelligent. Le label « Ville arborée » du Ministère de la Transition écologique, obtenu par le parc, devrait également permettre de bénéficier de « cinq ans de financement pour son entretien ». Enfin, le Fonds vert participera à travers le financement du plan arbres 2024-2025 et l’Europe pourrait venir compléter.
Étalée sur quatre ans, la transformation du parc Longchamp, qui débute aujourd’hui, trouvera sa conclusion au cours de la prochaine mandature. Mais la nouvelle image du parc se dessinera bien avant les prochaines échéances électorales, assure Nassera Benmarnia.