« Une voix pour elles », née à Grasse en 2019, a posé ses valises à Marseille. L’association aide les victimes de violences intra-familiales à déménager en urgence et en sécurité.

En France, entre 2021 et 2022, on dénombre une hausse de 15% des violences intra-familiales. Et ce chiffre est sensiblement le même au niveau régional (+16,6%)*. Pour se protéger de son agresseur, toute victime peut demander une protection judiciaire, en six jours. Ce délai pourrait même être écourté à 24h à la suite d’une proposition de loi votée en première lecture ce 6 mars.

Sur le terrain, les associations s’activent pour rendre ce moment plus sécurisant, comme « Une voix pour elles ». Fondée en 2019, à Grasse, par Loëtitia Mas et Gabrielle Marty, cette structure livrait, au départ, des kits d’hygiène pour les femmes parties brusquement de leur domicile.

Mais très vite, « elles nous ont sollicité pour les aider à récupérer leurs affaires », explique Angelise Guy-Dunkan, l’une des sept salariées. L’association a donc cherché un partenaire capable de les épauler… sans y parvenir.

Alors les salariées se sont structurées pour opérer les déménagements urgents par elles-mêmes et continuent, en parallèle, de livrer des kits alimentaires, vestimentaires et d’hygiène. Elles leur garantissent également le stockage de leurs affaires dans un box de 10 à 15 m2 avant de retrouver un logement stable.

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Déménagement de l’association Une voix pour elles.

Essaimer les pratiques

Pour mener à bien ces actions, « Une voix pour elles » compte sur des financements publics à 60% (la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités – Deets, le conseil départemental des Alpes-Maritimes), et des fonds privés à 40% (la Fondation des femmes, la Fondation EDF, la Fondation du Crédit Agricole des Alpes Provence, Generali et Qualitel).

Depuis 2021, la structure associative a aidé plus de 300 femmes victimes de violences à déménager en urgence et en sécurité, dont 135 en 2023. « Chaque année, la demande est exponentielle », relève Angelise, pointant « un vrai besoin national ».

Pour être plus efficace, « Une voix pour elles » a donc créé le dispositif « Elles déménagent » avec la Fondation des femmes pour former d’autres associations au déménagement d’urgence. « Le but ce n’est pas de tout faire nous-même mais d’essaimer nos pratiques », affirme la cheffe de projets.

Une expérimentation avec Solidarité Femmes 13

À Marseille et ses alentours, le besoin est tel que l’association vient d’y ouvrir une antenne le 15 janvier, après trois mois de « phase pilote concluante » avec Solidarité Femmes 13. « On va certainement doubler le nombre de déménagements ici », affirme Angelise.

En deux mois d’activité, l’Auberge Marseillaise, le bailleur solidaire Soliha, ou l’Association d’aide aux victimes d’actes de délinquance (AVAD) lui ont également accordé leur confiance. Ce nouveau point de chute doit rayonner sur trois départements : le Vaucluse, les Hautes-Alpes et les Bouches-du-Rhône.

Ce vendredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, à partir de 19h, le restaurant Mama Nelly, installé au Populo, donne aussi sa chance à l’association en organisant un concert live de l’artiste Noflani, dont la moitié des ventes lui sera reversée.

* Source Insee, Ministère de l’Intérieur, Data Ville 

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